Elia : chère transition énergétique

Les coûts du projet de station électrique (dite “île énergétique”) du transporteur public d’électricité Elia, destiné à acheminer l’électricité produite par les parcs éoliens de la Mer du Nord, ont explosé, passant de 2,2 à 7,5 milliards d’euros.

Cette manne de la transition énergétique assure des revenus juteux aux grands groupes capitalistes. L’installation des 330 km de câbles ont, par exemple, été « équitablement » répartis entre deux consortiums comprenant d’un côté DEME de la famille Bertrand, et de l’autre Jan De Nul, chacun se voyant attribuer la pose de 165 km de câble.

Afin qu’Elia puisse rémunérer ses actionnaires « malgré ces lourds investissements », le gouvernement, lui, a permis de doubler les frais de transports à partir de 2025. C’est donc la population qui supporte la facture, avec en moyenne 40 euros de plus par an par ménage, tandis que les profits de ces groupes capitalistes parasitaires s’envolent.

En 2024, DEME figurait parmi les entreprises belges les plus profitables avec un chiffre d’affaires en hausse de 38%. Cette progression provient principalement des commandes publiques pour la transition énergétique qui ont augmenté de 84% sur la même période.

Les compères DEME et Jan De Nul

Jan De Nul et DEME s’entendent aujourd’hui pour se partager les marchés en Mer du Nord, mais il n’en a pas toujours été ainsi. En 2016, Jan De Nul avait perdu la partie contre DEME pour le contrat de dragage du port de Sabetta en Russie.

Aussitôt, l’entreprise portait plainte contre DEME l’accusant d’avoir versé 12,6 millions d’euros de pots-de-vin pour remporter le marché. DEME contre- attaqua en accusant Jan De Nul d’avoir obtenu frauduleusement les preuves de cette corruption. Fin 2024, tout est bien qui finit bien pour DEME, l’entreprise de la famille Bertrand, dont la fille Alexia n’est autre que l’ancienne ministre du budget. Il n’y aura ni amende, ni peine de prison car l’action a été jugée irrecevable par le tribunal de Gand.