Elections européennes : montée électorale de l’extrême droite

Même si la répartition des sièges au parlement européen n’a pas été bouleversée par les élections européennes, elles ont néanmoins montré une montée de l’extrême droite dans les résultats électoraux de plusieurs pays européens.

En France, Macron a annoncé dissoudre l’Assemblée nationale suite au score du RN de plus de 30% des voix. Pourquoi cette décision surprise ? Une tambouille politicienne minable, ou bien la tentative de sortir d’une instabilité politique qui aurait fini par être gênante pour la grande bourgeoisie ? Bien malin qui peut le dire.

En Allemagne, les trois partis de la coalition gouvernementale (le SPD, les Verts, et les libéraux du FDP) ont été dépassés dans le scrutin par le parti d’extrême droite AfD qui arrive second de l’élection avec 15% des voix, derrière les conservateurs du CDU-CSU actuellement dans l’opposition.

En Italie, le parti d’extrême droite de Meloni arrive en tête avec 28,8% des voix. Ce résultat est plus élevé que celui obtenu par Fratelli d’Italia aux dernières élections nationales.

Aux Pays-Bas, le parti d’extrême droite de Geert Wilders (PVV) arrive deuxième et a gagné six sièges, un de plus que lors du précédent scrutin européen.

La Belgique suit la même tendance avec les résultats du Vlaams Belang (14,5%), de la NVA (14%) et même du MR (12,6%) qui obtiennent au total 9 sièges sur 22 en Belgique.

Les votes en faveur de ces partis ne sont pas majoritairement des votes d’adhésion. En France par exemple, les votes RN tiennent bien plus souvent de l’opposition à la politique incarnée par Macron, que de l’adhésion à la totalité du programme de Bardella.

Et si c’est l’extrême droite qui incarne pour beaucoup l’opposition à des gouvernements détestés par les milieux populaires partout en Europe, on le doit aux renoncements et trahisons des partis de gauche. Fut un temps, ces partis incarnaient l’aspiration au changement en faveur des intérêts de la classe ouvrière. Ils l’ont trahie en abandonnant la perspective révolutionnaire, et ont fini par imposer la même politique anti-ouvrière que la droite quand ils sont arrivés au pouvoir. Cette même gauche continue de faire tout ce qu’elle peut pour tromper les travailleurs avec des promesses électorales aussi dérisoires que mensongères.

Quels que soient les rebondissements de la vie politicienne, cette énième élection ne changera rien à l’évolution chaotique de la société qui nous mène vers la généralisation de la guerre. Tout cela découle du fonctionnement du capitalisme, de la course au profit et de la guerre économique.

La seule source d’espoir est du côté des luttes des travailleurs. Alors, il faut des femmes et des hommes qui retrouvent la conscience de leur force et le chemin des luttes collectives. Il faut des femmes et des hommes conscients que leur lutte pour arracher de meilleures conditions n’aboutira qu’avec le renversement du capitalisme.