Elections en Allemagne : la crise continue

Les partis au gouvernement ont été sanctionnés, le SPD tombant à 16,4%, le score le plus bas de toute son histoire depuis 1945. Les gagnants sont Friedrich Merz de la CDU avec 28,5%, suivi de l’AfD (extrême droite) qui a doublé ses voix et atteint 20,8%.

La coalition de Scholz (social-démocrate avec les Verts et les libéraux) ayant éclatée en novembre 2024, les électeurs étaient appelés aux urnes prématurément, trois ans après les dernières élections en 2021.

Scholz avait été élu en septembre 2021 sur base d’un programme qui promettait stabilité et prospérité. Cinq mois après éclatait la guerre en Ukraine et l’Allemagne, plus encore que les autres pays européens, plongeait dans la crise économique. Le programme réellement appliqué par le gouvernement Scholz, c’était la militarisation et des milliards distribués aux grandes entreprises multimilliardaires pour « soutenir l’économie », et des mesures d’austérité pour la population.

Ni la CDU, ni l’AfD n’ont rien d’autre à proposer que de multiplier les attaques contre le monde du travail. Alors, ils cherchent à diviser : à entendre Merz, tous les immigrés sont des criminels potentiels contre lesquels l’Etat doit se montrer ferme. Chez ce millionnaire, ex-administrateur de Blackrock, ce discours va de pair avec son mépris pour les pauvres qu’il traite de fainéants.

C’est ce discours qui a dominé toute la campagne et a été repris aussi à des degrés divers par les autres partis gouvernementaux.

Dans tout le pays des manifestations ont eu lieu contre le danger de l’extrême droite et la participation plus nombreuse aux votes, de 82,5%, un score jamais atteint depuis 1987, s’explique par l’inquiétude chez beaucoup face à la montée de l’extrême droite.

Mais ce n’est pas par les élections, ni des « cordons sanitaires », que la montée de l’extrême droite pourra être réduite, et certainement pas avec du mépris pour les électeurs déçus des partis dits démocratiques.

Face à la crise du capitalisme, il faut que le camp des travailleurs puisse mener la lutte des classes de son côté en n’acceptant pas les licenciements, les salaires trop bas, les conditions de travail intenables. Et il faut se regrouper autour de leur propre perspective historique : le renversement du capitalisme qui engendre les crises, la guerre et le fascisme.