L’entreprise belge Semlex, créée par un ancien diamantaire, est en charge de l’impression des passeports pour pas moins d’une dizaine de pays, dont l’Azerbaïdjan, la Guinée-Bissau, Madagascar, la Moldavie, et la RDC. Un scandale de corruption a pourtant entaché cette entreprise en 2017 au Congo. Semlex était accusé de faire payer à l’État congolais des sommes invraisemblables, 167€ pour un passeport, et de reverser une partie de ses dizaines de millions de bénéfices à une société appartenant à un proche du président congolais de l’époque, Joseph Kabila.
Ces scandales, et la mobilisation de l’organisation congolaise « Le Congo n’est pas à vendre », n’ont pas empêché le contrat de continuer jusqu’à son terme en 2020. Le contrat prévoyait alors que l’État congolais puisse imprimer ses propres passeports. Mais l’entreprise continue depuis à fournir des dizaines de milliers de passeports chaque année au Congo pour des millions d’euros, alors même qu’un marché public a sélectionné une autre entreprise qui proposait de produire les mêmes passeports pour moins cher.
Les entreprises belges et occidentales en général considèrent l’Afrique comme leur terrain de chasse au profit, au mépris de toute loi, mais surtout, au mépris des populations qui vivent dans la misère et qui sont nombreux à vivre quotidiennement la guerre et la famine.