La campagne électorale des communales est à peine terminée que le ton change dans le monde politique. Les belles promesses d’investissements font place à un discours cynique sur la nécessité de faire des économies pour rembourser la dette.
Au fédéral, Alexia Bertrand, députée Open VLD et fille du milliardaire Luc Bertrand, se félicite des 5 milliards d’économie planifiés en 2023 et rappelle que le prochain gouvernement, quel qu’il soit, devra faire 28 milliards d’économie sur 7 ans. En Wallonie, où les premières coupes budgétaires viennent d’être présentées, le nouveau vice-ministre-président François Desquesnes annonce la couleur : « La Wallonie n’est pas un Mister Cash ». Même refrain du côté de la ministre wallonne de la fonction publique qui affirme que « l’État wallon est obèse », préparant des pertes d’emplois massives pour l’administration wallonne. Et en Flandre, des mesures d’austérité sont prévues.
Mais quelle dette ? Et qui en bénéficie ? Il y a bien une minorité de profiteurs dans cette société : les capitalistes. Ils accumulent des profits sur le dos de la population, en exploitant les travailleurs, en augmentant les prix, mais aussi à travers les impôts et la dette.
Ce sont eux les responsables de la crise. Eux qui sont responsables de l’augmentation des cadences, de la précarité des contrats, et des licenciements. Eux qui sont responsables de la hausse des prix, des salaires et des allocations insuffisants et de la crainte de ne pas arriver à la fin du mois, pour ceux qui ne sont pas déjà à sec après 10 jours. Tout cela pour faire gonfler les profits d’une poignée de capitalistes.
Alors que les actionnaires reçoivent chaque année des milliards de bénéfices, ils utilisent de nombreux moyens pour s’empiffrer sur le dos de la population. À commencer par la dette. L’État belge, comme les autres États, est une immense pompe à aspirer l’argent des populations et l’offrir aux capitalistes. Les banquiers ne se contentent pas de prêter de l’argent à l’État pour les dépenses qui dépasseraient le montant des impôts. En fait ce sont toutes les dépenses publiques qui sont d’abord empruntées aux banques avant d’être dépensées, puis remboursées par les impôts… avec intérêts ! Ce système permet aux financiers d’aspirer chaque année près de 10 milliards d’intérêts, l’équivalent de 200.000 salaires annuels bruts moyens !
En plus de s’enrichir sur les intérêts de la dette, les capitalistes se gavent chaque année d’argent public, au moins 15 milliards en 2021, prétendument pour créer de l’emploi. Mais les patrons ne créent des emplois que lorsque cela peut leur rapporter gros. Et ils licencient dès qu’ils estiment que leurs bénéfices ne sont pas suffisants. Comme Audi, qui licencie après avoir reçu plus de cent millions d’euros d’aides et de baisses d’impôts pendant des années, et malgré des bénéfices records. Les cadeaux aux entreprises ne font que grossir les dividendes !
Les politiciens de tous bords cherchent à mettre la responsabilité de la dette sur les chômeurs, les pensionnés, les allocations familiales, les services publics, etc. En réalité, chaque fois que la dette a explosé, c’était pour venir sauver les profits des capitalistes, comme en 2008 après la crise financière, ou en 2019 lors de la crise Covid où chaque fois la dette a augmenté d’au moins 15%. *Une partie de plus en plus importante des dettes des États vient des dépenses d’armement, qui ont encore augmenté de 7% en 2023 au niveau mondial, et qui vont exploser dans les années à venir. De quoi remplir les poches des industriels de l’armement, alimenter les guerres et les massacres qui font rage partout dans le monde, et préparer les prochains…
Les ministres, les patrons, les « experts », les journalistes, tous ne cessent de nous enjoindre à plus de sacrifices, que ce soit au travail, dans les dépenses publiques comme la santé ou l’enseignement, ou, dans de nombreux pays, à la guerre. Mais les travailleurs n’ont aucune raison de se sacrifier pour les profits des capitalistes ! Au contraire, la seule manière de mettre fin aux dettes, c’est de mettre les capitalistes hors d’état de nuire en les expropriant de leurs banques et de leurs grandes entreprises.