Des travailleurs debout

Une cinquantaine de travailleurs ont décidé d’agir contre la hausse des prix de l’énergie et des carburants.

A cinquante ? Eh bien oui, il faut bien que quelqu’un commence ! Anciens ouvriers d’ArcelorMittal, de la pétrochimie, travailleuses de la santé, ils se sont soudés à travers les mouvements des gilets jaunes, des mobilisations pour les sans-papiers, des manifestations contre le pass sanitaire. Aujourd’hui, ils veulent faire entendre leur voix de travailleurs pour dénoncer les conséquences de l’envolée des prix. « Les gens veulent vivre, pas survivre ! ».

Leur groupe Facebook « action citoyenne contre les mesures gouvernementales » est suivi par des milliers de personnes auxquelles ils adressent des vidéos de leurs actions de blocage symbolique du dépôt de la raffinerie Total à Feluy. Une ancienne ambulancière a eu l’idée de venir avec un calicot sur des stations d’essence pour provoquer des discussions avec des automobilistes. D’autres ont affiché aux pompes à essence, sur les ronds-points l’appel à les rejoindre. Un de leur porte-parole a pu se faire entendre sur un plateau de la RTBF.

Sur le rond-point, tout le monde discute, raconte son parcours et fait connaître son point de vue. « La baisse de la TVA à 6 % ne suffira pas. Il faut augmenter les salaires, et pas en baissant les cotisations sociales des patrons ». « Il faut augmenter fortement les indemnités de chômage pour en finir avec l’insécurité de l’existence. Les patrons nous rabattent les oreilles avec la pénurie de travailleurs. Il faut les contraindre à payer des salaires corrects ».

Ni les échecs des mobilisations passées ni leur petit nombre ne les décourage.

A quoi servent ces actions ? « Mais à créer du lien » répondent-ils ! En effet, des liens de confiance et des habitudes d’organisation, de soutien aux initiatives des copains, c’est la base de tout.

Si un nombre important de travailleurs s’emparent de ces méthodes, rien ne pourrait empêcher la classe ouvrière d’imposer ses revendications.