En annonçant d’emblée le relèvement de l’âge de la pension de 65 à 67 ans, le nouveau premier ministre Charles Michel a donné le ton : son gouvernement sera un gouvernement de combat contre le monde du travail. Les salaires, les pensions, les allocations de chômage, l’accès aux soins de santé, les services publics et l’emploi public, jeunes ou vieux, avec travail ou sans, bas salaire ou salaire moyen, nous sommes tous visés.
Les dirigeants du nouveau gouvernement, en se targuant d’avoir viré les partis socialistes, prétendent que leur gouvernement sera fondamentalement différent, et que si le pays est endetté et qu’on paye tant d’impôts, ce serait à cause des socialistes qui auraient empêché toutes les « réformes » nécessaires pour sauver nos pensions et notre sécurité sociale.
De son côté, le PS n’a pas de mots assez durs pour ce gouvernement qui s’attaquerait aux « fondements de notre système social ».
D’un côté comme de l’autre, les partis s’évertuent à faire croire à une « rupture », une politique fondamentalement différente qui sera appliqué.
En vérité, De Wever et Michel n’auront rien inventé. Le nouveau gouvernement ne fera que continuer ce que tous les gouvernements avant lui font depuis des décennies: distribuer des cadeaux aux capitalistes, aux banquiers, aux patrons, et faire payer les classes populaires.
Ainsi, le relèvement de l’âge de la pension est la continuation de l’âge de départ minimum relevé de 60 à 62 ans par le gouvernement Di Rupo. La réforme du système de pensions avec une nouvelle méthode de calcul a été concoctée par une commission mise en place par le gouvernement précédent et sous la direction de Frank Vandenbroucke du parti socialiste flamand.
Le saut d’index annoncé est la continuation du gel des salaires de 4 ans décidé par le gouvernement précédent,
Et cetera.
Si les attaques contre le monde du travail s’aggravent, c’est que la classe capitaliste en veut toujours plus. La course aux profits n’a pas de limite ! Le gouvernement Di Rupo a fait d’après ses propres dires les « économies les plus importantes depuis la deuxième guerre mondiale » et il pouvait compter sur la complicité des directions syndicales pour faire passer ses mesures dans le monde du travail. C’est cette démobilisation des travailleurs qui permet aujourd’hui au patronat de poursuivre son offensive et d’aller encore plus loin, et peut-être jusqu’à attaquer les appareils syndicaux eux-mêmes.
La seule chose qui arrêtera la classe capitaliste dans son offensive qui bat aussi son plein dans les entreprises, c’est l’explosion de la colère et la mobilisation massive des travailleurs. Pour cela les travailleurs ne doivent plus croire ceux qui veulent les faire espérer qu’un « bon » gouvernement puisse mettre fin à la crise par une recette miracle, ou les faire croire que les patrons et leurs serviteurs au gouvernement défendent d’autres intérêts que ceux des capitalistes.
Justement, la classe capitaliste, et le personnel politique à son service, savent que leurs profits ne seront préservés, voire augmentés qu’en aggravant l’exploitation des travailleurs, car c’est de là que viennent leurs richesses. A l’inverse, nos salaires, pensions et allocations n’augmenteront qu’en prenant sur leurs profits. C’est nos salaires OU leurs profits !
C’est pour cela que les travailleurs ont besoin de leur propre programme :
Interdictions des licenciements !
Après les licenciements chez Delhaize, c’est Doosan qui a annoncé la fermeture de son site à Frameries. Et UCB restructure en supprimant des emplois. Ces entreprises sont pourtant bénéficiaires. Aux actionnaires de payer, pas aux travailleurs !
Répartition du travail entre tous, sans perte de salaire !
Les prévisions économiques sont à nouveau mauvaises, une fin de la crise n’est pas en vue. Mais pendant que le nombre de chômeurs augmente, les travailleurs qui ont encore un travail voient leur charge de travail s’alourdir toujours plus. Du travail il y en a. Que ce soit dans le secteur privé ou dans le public, dans les bureaux ou les chaines d’assemblage, la charge du travail qui pèse sur chaque travailleur encore en activité devient de plus en plus lourde. Pendant ce temps, ces mêmes entreprises envoient toujours plus de travailleurs au chômage. Pourquoi faudrait-il accepter cette organisation sociale aberrante dont la seule raison est le profit qu’en tirent quelques-uns ? Chacun doit avoir un travail qui lui permette de vivre, et non qui le rende malade !
Contrôle des comptes des entreprises par les travailleurs !
Delhaize a attendu que les élections soient terminées pour annoncer son plan de licenciements. Mais ce plan est dans les tiroirs de la direction depuis combien de temps déjà ? Les travailleurs créent toutes les richesses, mais ils sont les derniers à être informés des plans décidés par les patrons et les actionnaires. Des plans qui sont pourtant déterminants pour leur vie. Les travailleurs sont en droit d’exiger qu’il n’y ait plus de secret économique, et que les secrétaires des cadres, les employés de la comptabilité, les magasiniers, etc, puissent publier ce qu’ils savent pour que les comptes puissent être publiquement contrôlés !