A moins d’une semaine des élections, la chasse aux voix bat son plein. Le gouvernement sortant se vante d’avoir permis la création d’emplois et sauvé les pensions en les diminuant ! L’opposition, avec les socialistes, affirme le contraire et promet la « reconstruction sociale », un emploi pour tous, des pensions à 1 500 euros. Aussi mensonger l’un que l’autre !
Dans les faits, on le vit tous les jours, notre niveau de vie et nos conditions de travail reculent depuis des années, et cette destruction sociale a commencé bien avant, alors même que les partis socialistes étaient encore dans les gouvernements.
Qui n’est pas confronté au chômage dans sa famille ? Qui ne se dit pas avec angoisse que vieillir signifie faire face à la pauvreté ? Et combien de travailleurs, même avec un emploi, n’arrivent plus à vivre de leur salaire ! Quant aux jeunes, la précarité n’est plus l’exception, mais devient la règle.
Cette dégradation de la condition ouvrière au profit des plus riches, de la classe capitaliste, s’est accélérée avec l’aggravation de la crise depuis le krach bancaire de 2008. Tous les gouvernements qui se sont succédé ont baissé les cotisations sociales que le patronat est censé verser à la sécurité sociale. Tous ont appliqué l’austérité dans les services publics et en ont privatisés. Tous ont baissé les impôts pour les entreprises et aucun n’a taxé les grandes fortunes.
Les partis socialistes, dont l’électorat est le plus touché par cette politique, paye plus cher que les autres ses participations aux gouvernements d’austérité. Les travailleurs en sont désorientés. Cela a ouvert la voie aux courants les plus réactionnaires qui permettent des attaques plus importantes encore contre les travailleurs.
Tous ces gouvernements successifs, pendant qu’ils prenaient et appliquaient les mesures anti-sociales sous prétexte de stimuler l’emploi et remettre l’économie sur les rails, ont laissé les patrons des grandes entreprises et des banques aggraver l’exploitation. Les banques sauvées de la faillite à coup de milliards d’argent public ont pu supprimer des milliers d’emplois. Des entreprises ont pu fermer malgré les subventions reçues et licencier alors qu’elles augmentent les dividendes de leurs actionnaires…
Des milliards se sont ainsi accumulé dans les mains de quelques-uns au détriment de la majorité de la population. Les 10% les plus riches possèdent plus de la moitié des richesses, les 1% les plus riches en accaparent 18%. Ce n’est pas par leur travail que ces grands fortunés s’enrichissent, mais par le travail de tous ceux qui font fonctionner les entreprises et les banques dont ils sont actionnaires. Et plus les salaires sont bas, plus les patrons et actionnaires suppriment des postes pour faire faire le même travail par moins de salariés, plus ils s’enrichissent !
Ces actionnaires, ce grand patronat mène la lutte des classes contre la classe des travailleurs, une lutte des classes qui va immanquablement continuer après les élections. Ce sont ces grandes familles, les grands patrons et actionnaires, qui détiennent le vrai pouvoir.
Les décisions de leurs conseils d’administration ont le pouvoir de priver les travailleurs de leur salaire, de condamner des régions entières au chômage, de prendre des décisions nuisibles pour l’humanité, sans devoir rendre de comptes.
Les actionnaires ne sont pas élus. Ils détiennent ce pouvoir par leur propriété sur les capitaux et les entreprises. Ils n’ont pas besoin de voter pour orienter la politique du prochain gouvernement. Ils fréquentent les mêmes milieux riches, ils connaissent les ministres personnellement et les dirigent dans le sens de leurs intérêts.
Il n’y aura pas de miracle électoral ni de sauveur suprême. Pour ceux qui ont besoin d’un salaire pour vivre l’enjeu n’est pas de remplacer des politiciens discrédités par ceux qui ne le sont pas encore. Le véritable enjeu pour les travailleurs est de retrouver leur capacité de lutte, pour défendre leur peau et pour contester le vrai pouvoir, celui de la classe capitaliste.
Car la force des travailleurs n’est pas dans les urnes ni dans les parlements. Leur force est dans le fait que sans les travailleurs rien n’est produit, les avions ne volent pas, les trains ne roulent pas, il n’y a pas d’électricité, pas de communications… et sans les travailleurs, il n’y a pas de profit. Mais sans attendre que la classe ouvrière se mette en branle pour des luttes collectives, on peut au moins dire que l’on n’est pas d’accord, que ce monde inhumain ne doit plus durer. Au moins dans le Hainaut, on peut le faire en votant pour la liste Lutte Ouvrière, une liste communiste et révolutionnaire dont le programme est très clair : aider au développement des luttes pour que les travailleurs défendent leurs intérêts.