Les élections américaines, qui auront lieu quelques jours après la publication de ce texte, sont scrutées dans le monde entier. Beaucoup de commentateurs affirment leur préférence. Mais les élections américaines ne changeront pas grand-chose, ni pour les Américains, ni pour les milliards d’individus qui subissent l’oppression directe ou indirecte des États-Unis.
Que ce soit au niveau de l’économie ou de l’immigration, Biden, dont Kamala Harris était vice-présidente, a continué la même politique que Trump. Trump avait pour slogan « Make America Great Again », mais c’est Biden qui a mis en place l’Inflation Reduction Act, déversant des centaines de milliards de dollars d’argent public pour les capitalistes. Trump a appelé à dresser un mur contre les migrants à la frontière du Mexique, aujourd’hui il traite les migrants de « criminels » ou « vermine ». Mais c’est Biden qui a poursuivi la construction du mur et qui a mis en place des nouvelles restrictions envers les migrants, reniant ses promesses de campagne.
Au niveau international, les États-Unis sont la plus grande puissance impérialiste, et les capitalistes américains imposent leur exploitation et leur loi dans le monde entier. Ils ont plus de 800 bases militaires partout dans le monde, soutiennent des dictatures sur tous les continents, comme Netanyahou en Israël et Mohammed ben Salmane en Arabie saoudite, bombardent régulièrement là où leurs intérêts sont menacés, comme au Yémen ou en Syrie récemment.
Il est hors de question pour la bourgeoisie américaine de laisser cette domination militaire dépendre des aléas de politiciens temporaires. Ceux qui décident, ce sont les capitalistes américains et aussi les états-majors militaires que la bourgeoisie a pu sélectionner pour leurs compétences et leur fidélité à l’ordre capitaliste. Trump avait annoncé lors de son mandat qu’il voulait retirer les troupes américaines de l’étranger. Mais c’est finalement sous la présidence de Biden que les troupes américaines se sont retirées d’Afghanistan, laissant s’installer derrière elles la dictature des Talibans.
Quel que soit le gagnant de l’élection, cela ne changera rien pour les Palestiniens ou les Libanais écrasés par les bombardements de l’armée israélienne. Cela fait 75 ans que les États-Unis soutiennent l’expansion israélienne au détriment des Palestiniens. C’est parce que l’armée israélienne est prête à contrôler le canal de Suez et les installations pétrolières de la région au profit des capitalistes que les États-Unis continuent à soutenir Netanyahou malgré ses massacres et ses guerres.
L’armée américaine fournit des armes et un soutien financier à l’Ukraine pour contenir l’invasion russe. Mais le peuple ukrainien, après avoir payé la guerre de son sang, devra ensuite les rembourser pendant des années. Les capitalistes américains sont ainsi au premier rang pour mettre la main sur les richesses ukrainiennes.
Peu importe le prochain président, les États-Unis continueront de dominer militairement et de préparer une guerre contre la Chine. Trump avait mis en place une série de taxes sur les produits chinois, et Biden a continué la même guerre commerciale contre la Chine. En même temps, l’armée américaine s’entraîne pour des interventions en Asie, en particulier à Taïwan.
L’État américain sème le chaos partout dans le monde, soutenu par les États européens. Derrière les présidents et les ministres, il y a les capitalistes. Ils ne sont élus par personne, mais ce sont eux qui dictent leur politique de conquête et de domination aux gouvernements du monde entier. Et quand ils ont la puissance des États-Unis, ils sont capables de mettre le monde à feu et à sang pour leurs profits.
Pour mettre fin à la barbarie du capitalisme, il n’y a rien à attendre des élections. Seule une révolution ouvrière peut abattre la dictature des exploiteurs. Par leurs pillages et massacres, les impérialistes renforcent les rangs des révoltés. À commencer par les travailleurs qui vivent chaque jour l’exploitation, les licenciements comme à Audi, quand ils ne sont pas directement envoyés au front comme en Ukraine ou au Moyen-Orient. La Chine a la classe ouvrière la plus nombreuse au monde, et les États-Unis ont aussi une classe ouvrière parmi les plus nombreuses. C’est peut-être au travers des prochaines guerres que les travailleurs de Chine et des États-Unis prendront conscience de la nécessité de se révolter et s’entendre pour renverser le capitalisme.