Le gouvernement anticipe un accroissement du déficit budgétaire de l’État. Comment justifier plus d’austérité à venir alors que les mesures d’économie sur les services utiles à la population se multiplient déjà ?
La crise de l’économie capitaliste, aggravée par les conséquences de l’épidémie de coronavirus, est approfondie par la guerre en Ukraine. La concurrence entre les grandes entreprises s’en trouve exacerbée. Pour les capitalistes des pays riches, il devient absolument nécessaire de faire intervenir l’État en leur faveur, sous formes de subventions ou de diminution d’impôts. Le déficit du budget de l’État qui en résulte est financé en contraignant les travailleurs à payer les impôts et les taxes et en diminuant les budgets des services publics.
Pendant le covid, le gouvernement a sauvé les profits des capitalistes en utilisant l’argent public pour financer le chômage temporaire, la garantie des prêts accordés par les banques aux entreprises et aussi l’achat des vaccins aux prix exorbitants exigés par Pfizer, Moderna, etc. Aujourd’hui c’est sur l’argent des “plans de relance » que les capitalistes comptent pour réaliser les investissements qu’ils évitent de faire eux-mêmes car leur rentabilité n’est pas assurée. Il y a aussi la baisse de la TVA sur l’électricité et le gaz qui, en allégeant temporairement la facture d’énergie des ménages, subventionne les superprofits des spéculateurs et retarde l’indexation.
Et puis comme la crise a commencé à transformer la guerre économique en guerre militaire, la classe capitaliste exige aussi de l’État une augmentation des dépenses d’armement. D’une part pour acheter des armes et les envoyer à la résistance ukrainienne contre la Russie, avec la perspective d’arracher l’Ukraine à l’influence russe et l’amener dans le camp occidental. D’autre part pour préparer les guerres à venir, en augmentant le budget des armées. Et enfin pour subventionner les actionnaires des entreprises d’armement.
Toutes ces mesures aggravent le déficit de l’État. Le gouvernement se prépare à présenter la facture aux travailleurs. Mais à leur tour, de nouvelles mesures d’économie sur les écoles et les hôpitaux ou de nouveaux impôts ne peuvent que renforcer la crise…
Les mesures prises par les politiciens pour sauver les capitalistes de la crise ne font qu’aggraver la crise. Ce système qui tourne fou entraîne toute la société vers le chaos. Il est urgent de le renverser. Cela, il n’y a que les travailleurs qui en aient la force. Pour y arriver, ils n’ont pas d’autre choix que de s’unir, d’abord pour défendre leurs intérêts immédiats, comme des hausses de salaire, mais ensuite pour contester le contrôle des capitalistes sur les entreprises et l’État, et ainsi empêcher les guerres.