Lorsque les prix augmentent, l’indexation automatique fait que les salaires, allocations et pensions sont augmentées, avec plus ou moins de retard selon les secteurs et les commissions paritaires. De nombreux travailleurs ne sont ainsi indexés qu’une fois par an. Si le mécanisme de l’indexation n’empêche pas l’appauvrissement des travailleurs, il le ralentit un peu.
Ce rattrapage partiel des salaires sur les prix se fait déjà avec un important retard vu que les prix des quatre derniers mois sont pris en compte dans le calcul et que l’indice est manipulé de mille façons pour limiter les hausses des salaires.
Mais lors de son dernier accord, le gouvernement a décidé de décaler dans le temps l’indexation des salaires de la fonction publique et celle des allocations sociales et des pensions. L’indexation des allocations sociales et des pensions surviendra non plus un mois après le dépassement d’un seuil d’inflation mais trois mois après. L’indexation des salaires de la fonction publique (fonctionnaires, enseignants, etc), qui survenait avec un décalage de deux mois après le dépassement du seuil, passera à un décalage de trois mois également.
Mais les salaires de nombreux autres travailleurs seront aussi impactés ! Plusieurs domaines du non-marchand (santé, aides familiales) sont directement liés au mécanisme d’indexation de la fonction publique.
Dans le privé aussi, de nombreuses commissions paritaires ont lié leur mécanisme d’indexation des salaires à celui de la fonction publique.
Et ensuite, les patrons liés à d’autres commissions paritaires se sentiront libres de mettre la pression pour imposer eux aussi un décalage dans le temps de l’indexation !