La société de logistique Kuehne+Nagel a annoncé la fermeture du site de Nivelles et la suppression de 550 emplois. Avec un bénéfice net de près d’un milliard d’euros en 2020, Kuehne + Nagel ne connaît pourtant pas de difficultés et annonce même une augmentation de 130% de ses bénéfices au premier trimestre 2021 !
Le dépôt de Nivelles approvisionne les supermarchés Carrefour. Ces travailleurs ont contribué à ce qu’il y ait des marchandises dans les supermarchés malgré le confinement. Mais cela ne touche pas les actionnaires dont le dividende a augmenté de 12,5%, ils en veulent toujours plus !
Dans les garages D’Ieteren, après la suppression des jours d’ancienneté et les primes, ainsi que le passage aux 40 heures payées 38, la direction annonce maintenant la fermeture de deux centres et la suppression de 103 emplois. De plus, elle en rend responsables les travailleurs qui avaient refusé ce qui revenait à une baisse des salaires de 2 000 à 3 000 euros par an pour les anciens. L’entreprise engendre pourtant 289 millions de bénéfices et l’actionnaire principal, Roland D’Ieteren, est devenu le 29ème milliardaire de Belgique en 2020.
Ce ne sont là que deux exemples de la guerre sociale que le patronat est en train de mener contre les travailleurs. Car quelles sont les entreprises où les conditions de travail et de salaire ne sont pas attaquées ?! Même les travailleurs, qui ont gardé leur travail et leur salaire, commencent à se serrer la ceinture face aux factures qui augmentent… Et ils nous parlent de « reprise » !
La seule reprise est celle des profits et de la spéculation, et elle est lourde de dangers de nouvelles catastrophes ! En témoigne la menace de faillite qui pèse sur l’entreprise immobilière chinoise Evergrande, qui a fait reculer les bourses dans le monde entier la semaine dernière. Cette société vacille après avoir profité du boom immobilier en Chine. Elle emploie 200 000 travailleurs mais a accumulé 255 milliards d’euros de dette (plus que le PIB du Portugal) et se trouve dans l’incapacité de livrer des logements déjà vendus à des millions de clients. Même si Evergrande finit par être sauvée par l’État chinois, les déboires de ce groupe annoncent une nouvelle aggravation de la crise et une nouvelle aggravation des tensions internationales.
Car plus la crise s’aggrave, plus devient âpre la lutte entre les groupes capitalistes autour des matières premières et des débouchés pour les marchandises. Ces guerres commerciales peuvent rapidement déboucher sur des guerres tout court. Les actuelles crispations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis autour du marché des sous-marins commandés par l’Australie, en disent long.
Le « contrat du siècle » de 31 milliards d’euros pour la livraison de sous-marins à l’Australie est en effet passé sous le nez de la France au profit des Etats-Unis. Rien que le fait que ce soient des engins de guerre pour contrer la Chine qui constituent un « contrat du siècle » est significatif de l’état de l’économie capitaliste et de l’augmentation des tensions militaires.
L’avenir que le capitalisme réserve à l’humanité ressemble au présent des populations d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, du Mali, de Libye et de tant d’autres pays ravagés par l’exploitation et la violence militaire des puissances les plus riches.
La population, les travailleurs, ne peuvent pas se résigner à laisser leur sort dans les mains des dirigeants capitalistes pour qui tout est bon pour faire des milliards de profits, les pandémies comme les guerres.
Oui, les propriétaires des grandes banques et entreprises ont le pouvoir, mais seulement tant que les travailleurs acceptent de se soumettre et de faire tourner la société au profit des plus riches !
Oui, c’est notre camp qui fait tout tourner. Ce sont les travailleurs qui produisent et transportent les marchandises, fournissent l’électricité, soignent les malades, construisent les bâtiments, enseignent dans les écoles, font tourner les administrations… La société peut se passer d’actionnaires, mais elle ne peut pas se passer des travailleurs. Alors il ne faut pas que les travailleurs se résignent aux salaires qui baissent, aux conditions de travail qui rendent malade, à l’avenir sombre qu’ils nous préparent.
Nous sommes des centaines de millions, des milliards à trimer dans le monde. Et avec ce système, nous n’avons rien à perdre que nos chaînes et le mépris de nos exploiteurs. Quand nous commençons à nous organiser pour nos propres intérêts, à ne plus compter que sur les nôtres, nous devenons une armée capable de changer le monde !