« Corruption », « tentatives d’escroqueries », « faux et usage de faux » : voilà les accusations pour lesquelles de hauts responsables d’une filiale du groupe Ackermans & Van Haaren, CFE-Tchad, risquent d’être traînés devant les tribunaux belges et français.
CFE avait décroché un contrat de 85 millions d’euros auprès du dictateur tchadien Idriss Déby pour la construction d’un grand hôtel luxueux en plein cœur de la capitale, N’Djamena.
Mais le dictateur Déby s’est fait tuer en 2021 dans une opération militaire et ses successeurs ne sont pas pressés de rembourser le solde de 60 millions d’euros pour une dépense de prestige peu populaire auprès d’une population qui lutte contre la misère.
Pour récupérer la créance, le directeur de CFE-International aurait offert des sommes d’argent à des employés de la Trésorerie générale du Tchad. La scène ayant été filmée par les services de police tchadiens, le directeur de CFE a tenté d’acheter le silence du directeur des renseignements généraux tchadiens… qui répond dans un courrier aux dirigeants de CFE : « La malversation est une pratique courante pour vous. Vous avez créé des faux avenants, faux travaux et fausses factures pour vos actionnaires belges » et « caché le coût réel du Grand Hôtel ».
Ce scandale lève un coin du voile sur les méthodes des capitalistes occidentaux dans des pays écrasés de misère et soumis aux dictatures.