Contre les gouvernements de combat de la bourgeoisie, faire entendre le camp des travailleurs !

Suite à la baisse très importante des voix du PS français dans les élections municipales, à l’abstention massive des électeurs du PS et la montée des voix du Front National de Le Pen, le président français Hollande a « remanié » son gouvernement.

Ceux qui avaient voté Hollande en 2012, pensant que Hollande serait toujours mieux que Sarkozy, ou du moins qu’il ne pouvait pas être pire, ont été déçus. Oui, le gouvernement Hollande a été pire, car l’évolution de la crise et la volonté du patronat de la faire payer à la population par des licenciements, des baisses des salaires et l’austérité, ont été déterminants pour la politique du gouvernement français.

Le PS a perdu beaucoup de voix, mais Hollande poursuivra sa politique anti-ouvrière et les cadeaux au patronat, et l’accélère même, même si cela l’amène à perdre les prochaines élections.

Son nouveau premier ministre, Manuel Valls, a fait, pour commencer, un cadeau de 38 milliards au patronat en supprimant les cotisations sociales payables par les employeurs sur les salaires minimum. Ces milliards s’ajoutent aux 50 milliards déjà promis au grand patronat et se traduiront par des coupes dans les services publics utiles à la population.

Et même dans la forme, ceux qui espéraient une inflexion à gauche du PS en sont pour leurs frais. Valls s’est distingué par ses positions droitières dans le Parti socialiste en dénonçant les 35 heures comme un boulet aux pieds du patronat. Il a aussi déclaré que le PS devrait changer de nom, le mot « socialiste » étant dépassé. Il a aussi envoyé les forces de répression et les autopompes contre les ouvriers de PSA Aulnay, d’ArcelorMittal et d’autres entreprises qui défendaient leurs emplois.

Quant aux idées nauséabondes de l’extrême-droite, plutôt que de les dénoncer, Valls les reprend à son compte, par ses propos anti-Roms, selon lui « incapables de s’intégrer ». Et en tant de ministre de l’intérieur, il a organisé une véritable chasse aux Roms pour les expulser massivement.

Le PS français fait aussi peu barrage à l’extrême-droite que le PS de Di Rupo fait barrage à la N-VA, en réalisant la réforme de l’’Etat et en mettant en œuvre les attaques contre les chômeurs réclamées par la N-VA.

Les socialistes peuvent toujours nous dire qu’un gouvernement avec eux, ce sera toujours mieux que laisser la droite gouverner toute seule, mais quand les actionnaires des grandes entreprises décident de licencier pour augmenter leurs profits, ils acquiescent et s’attaquent aux chômeurs. Quand le patronat réclame des baisses des salaires, ils s’exécutent. Quand il faut sauver les banquiers spéculateurs, ils trouvent les milliards nécessaires, quitte à endetter l’Etat jusqu’au cou et contraindre la population à rembourser. En fait, si c’est l’intérêt de la classe capitaliste, les ministres PS sont prêts à appliquer les programmes de la droite et même de l’extrême-droite.

Hollande, Di Rupo, comme tous les autres dirigeants socialistes, remplissent leur rôle de fidèles serviteurs des intérêts de la classe capitaliste. Car pour eux, il n’y a pas d’alternative au capitalisme, et il est hors de question de toucher aux intérêts des capitalistes. Ils préfèrent laisser se développer les courants d’extrême-droite et même en adopter les idées, plutôt que de voir les travailleurs relever la tête et contester le pouvoir de la bourgeoisie.

Alors, le vote pour les socialistes ne peut pas permettre aux travailleurs d’améliorer leur situation, pas plus bien sûr que le vote pour un quelconque des autres partis gouvernementaux, chrétiens, libéraux, nationalistes…

Pour que chaque travailleur ait un travail et un salaire dont il puisse vivre, il faut prendre sur les profits de la bourgeoisie. Pour empêcher les capitalistes de licencier, de spéculer, de gaspiller les richesses, il faut que les travailleurs imposent un contrôle sur les comptes des banques et des entreprises.

Contre les gouvernements de la bourgeoisie, quelles que soient les étiquettes, il faut préparer l’opposition du camp des travailleurs. Et pour cela, les travailleurs doivent retrouver les idées de lutte de classe auxquelles les dirigeants des partis socialistes ont tourné le dos depuis un siècle au bas mot. Il faut que les travailleurs reprennent les idées des militants socialistes des débuts qui ne pensaient pas que le rôle des socialistes était de gérer l’Etat de la bourgeoisie, mais de le renverser pour que la classe ouvrière puisse instaurer une société basée sur la solidarité et le bien commun, et non sur la concurrence et l’exploitation.