Après des siècles d’esclavage, puis la colonisation, le Congo continue de subir la violence du pillage impérialiste.
La guerre sévit dans le Kivu, la région la plus riche en minerais. Les groupes armés y exploitent des enfants et des travailleurs payés une misère pour le compte des grands capitalistes de l’automobile et de la téléphonie.
Des millions de réfugiés s’entassent dans des camps construits à la va-vite, dans des conditions épouvantables, souvent sans le minimum d’eau pour survivre. La quasi-absence d’installations sanitaires a entraîné depuis quelques mois une recrudescence du choléra qui aurait déjà causé des centaines de morts, dont de nombreux enfants.
L’ONU a créé une force armée depuis 1999, la Monusco, prétendument pour arrêter la guerre qui dure depuis 1994. Mais ce n’est pas l’ONU, contrôlée par les pays qui ont colonisé et pillé l’Afrique, qui va résoudre cette situation catastrophique. La Monusco n’est qu’un groupe armé supplémentaire, avec son lot de corruption et de viols, qui vient encadrer le pillage impérialiste du pays.
Les autres forces en présence, l’armée congolaise et l’armée de l’EAC (Communauté est-africaine) se sont installées autour de la ville de Goma, au centre du Kivu, sans s’attaquer aux autres groupes armés mais rajoutant encore au nombre d’armes et à l’insécurité de la région.
Ces forces armées n’ont aucunement l’intention de réduire la violence dans cette région. Quand elles ne représentent pas directement les capitalistes occidentaux, elles sont au services des dictateurs ou autres chefs de guerre soutenus indirectement par les grandes firmes mondiales pour qui le coltan ou la cassitérite sont une matière première très convoitée.
Face à l’inaction de ces groupes, une partie de la population du Kivu ne cesse de se rebeller. Une majorité participe aux opérations “villes mortes”, durant lesquelles la population reste chez elle et refuse d’aller travailler en signe de protestation. Certains bravent le risque de violence et vont jusqu’à manifester dans la rue avec des portraits de Lumumba, le premier 1er ministre du Congo assassiné en 1961 par des soldats belges et américains, ou de Kimpa Vita, une cheffe d’armée qui a lutté contre l’esclavagisme des Portugais à la fin des années 1600. D’autres encore ont tenté de s’armer pour organiser eux-mêmes la défense de la population.
En l’absence d’une autre perspective, de nombreux jeunes désirant se défendre se sont rassemblés derrière le pasteur Ephraïm Bisimwa qui a fondé une secte religieuse. Ces jeunes, surnommés les Wazalendo (les patriotes) se sont armés et ont commencé à organiser la défense de la ville de Goma, qui était menacée par le groupe armé du M23. L’armée congolaise, qui n’avait rien fait contre les autres groupes militaires, a commencé en avril dernier à arrêter les Wazalendos armés d’armes blanches et de quelques armes à feu. Les Wazalendos ont commencé à diffuser à la radio des messages dénonçant la Monusco et d’autres groupes armés et les appelant à quitter le Congo.
Plusieurs manifestations contre la Monusco ont été organisées depuis juillet, et la secte Wazalendo se préparait à une nouvelle le 30 août. La nuit précédente, les militaires congolais ont assassiné une cinquantaine de jeunes Wazalendos désarmés pendant leur prière. La responsable et plusieurs animateurs de la radio feraient partie des victimes. 140 membres étaient également interpellés le même jour pour association de malfaiteurs et participation à un mouvement insurrectionnel.
La situation catastrophique laisse difficilement imaginer une amélioration de la situation. Pourtant, les richesses pillées chaque jour au Congo suffiraient à construire toutes les infrastructures nécessaires à une amélioration des conditions de vie pour des millions de Congolais. La nécessité de renverser le capitalisme se fait sentir chaque jour un peu plus.