Xi Jinping, le président chinois, a fait sa tournée européenne, rencontrant responsables politiques et industriels européens. Il y a notamment renforcé les liens commerciaux avec des pays comme la Hongrie ou la Serbie.
Ces rencontres se sont faites dans une ambiance d’hostilité générale envers la Chine, qui subit régulièrement diverses accusations, comme celles d’espionnage ou d’atteintes aux droits humains, comme si les USA et les États européens ne soutenaient pas eux-mêmes des dictatures et n’utilisaient pas massivement l’espionnage contre le monde entier.
Ursula Von Der Leyen, la présidente de la Commission Européenne, a continué sur le même ton lors de sa rencontre avec Xi Jinping en accusant la Chine de concurrence déloyale en raison des subventions massives que la Chine accorderait aux entreprises automobiles. Comme si des milliards de cadeaux n’étaient pas versés aux entreprises également aux USA et en Europe… La présidente a même menacé d’introduire une taxe douanière de 25% contre la Chine, similaire à celle imposée par les États-Unis.
Cela n’empêche pas de nombreuses entreprises européennes d’investir massivement en Chine, et d’en importer des produits pour plusieurs centaines de milliards d’euros. Il s’agit pour eux d’un marché juteux de plus d’un milliard d’habitants, qu’ils ne veulent certainement pas lâcher.
Diverses entreprises belges, comme AB Inbev, Solvay ou Bekaert New Material sont également présentes en Chine. Bekaert y produit les fibres métalliques pour renforcer des pneus (30% des pneus en sont équipés au niveau mondial) avec un bénéfice de plus de 600 millions d’euros par an, et comme le rappelait son patron dans le journal Le Soir en janvier 2024 : « Michelin a développé ici son plus grand centre de recherche et développement hors d’Europe. Car c’est désormais en Chine que sont fabriquées les voitures exportées dans le reste du monde. Volkswagen vient d’ailleurs d’inaugurer la construction d’une usine de voitures électriques ici pour les exporter vers l’Europe. Idem pour Tesla, qui va ouvrir ici sa deuxième usine. »
La concurrence « chinoise » est en réalité en partie le fait des nombreuses entreprises occidentales qui profitent de la main-d’œuvre qualifiée et moins chère, et des subsides chinois. De nombreux capitalistes européens souhaitent que la Chine ouvre encore plus son marché pour pouvoir y investir plus de capitaux.
Mais la crise s’aggrave dans le monde entier, y compris en Chine où la croissance diminue et le chômage augmente. Cette crise ne peut qu’aggraver les luttes pour les marchés, entre les USA, la Chine, l’Europe… jusqu’à les transformer en véritables guerres.
La propagande contre la Chine sert à faire pression sur le pouvoir chinois, mais aussi à préparer les populations à se rassembler derrière leurs drapeaux nationaux pour défendre les intérêts des milliardaires occidentaux face à la Chine.
Cette propagande antichinoise tente de masquer que ce sont les États-Unis et l’Europe qui sont les agresseurs, lorgnant sur les marchés chinois. Et faire oublier que pendant plus d’un demi-siècle la Chine était une colonie du capitalisme occidental, avant de s’en libérer par une révolution nationale après la seconde guerre mondiale.
Les travailleurs européens n’ont rien à gagner à se ranger derrière leurs patrons dans la concurrence exacerbée contre la Chine et encore moins à une guerre contre ce pays, qui serait le prétexte de tous les sacrifices, y compris de sa vie, dans le seul intérêt des capitalistes.
Tout comme les travailleurs chinois n’ont rien à attendre du régime chinois qui les opprime et les livre en pâture aux exploiteurs, chinois ou occidentaux.
C’est en s’unissant par-delà les frontières que les travailleurs chinois, européens et du monde entier pourront mettre fin au chaos et aux guerres du capitalisme !