Comment le vent se lève…

Alors que l’aube se lève, ce lundi 24 novembre, un petit groupe de travailleurs apprécient la présence du piquet de grève, devant l’entrée du chantier de la gare de Mons. Même si, pour cette fois, ils ne peuvent pas encore s’y joindre. Leur satisfaction ? Pouvoir souffler, bien sûr. Ces travailleurs portugais travaillent en effet 7 jours sur 7. Ils sont épuisés. Et c’est difficile de se reposer, dans leur chambre de 6m2… où ils doivent dormir à 8 ! Difficile de se restaurer et de se détendre dans une cuisine exigüe pour 16 ! « C’est de l’esclavage » s’énerve l’un d’eux. Bien entendu, leur patron portugais a sa réponse prête pour ceux qui protestent contre ces conditions de vie, pour ceux qui voudraient obtenir plus que 8 € de l’heure : « si tu n’es pas content, retourne au Portugal, dans ton village, il y en a 10 qui attendent ta place ». Mais seuls face au patron, ces travailleurs savent qu’ils n’ont pas le choix.

Au Portugal, le gouvernement a imposé de telles mesures d’austérité que de nombreuses familles n’ont plus d’autre ressource que le salaire envoyé par l’un des leurs, émigré en Allemagne, en Suisse, en Belgique…

Alors, en attendant, ils serrent les dents, et sacrifient leur santé pour le plus grand profit des entreprises belges, comme Derthe, Wanty, et bien d’autres, qui sont les véritables donneurs d’ordre de ces sous-traitants.

Un scandale, parmi tant d’autres qui permet d’accumuler des fortunes pour une petite poignée, et la colère pour beaucoup d’autres. Souhaitons qu’elle explose bientôt pour balayer cette exploitation !