Après quinze mois de destruction et plus de 48.000 morts palestiniens, le cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier procure soulagement et espoir aux Palestiniens ayant survécu au milieu des ruines de Gaza, ainsi qu’aux familles d’otages rassemblées à Tel-Aviv.
Mais au même moment, les soldats israéliens continuent les raids militaires à Jénine en Cisjordanie, en soutien aux colons israéliens qui chassent les Palestiniens et prennent leurs terres.
Pour l’heure, sept otages israéliennes ont été libérées par le Hamas, contre 290 prisonniers palestiniens, en majorité des femmes et des enfants détenus sans jugement. Plusieurs milliers de camions de ravitaillement, jusque-là bloqués par Israël, ont enfin pu entrer dans la bande de Gaza affamée, en manque de tout.
Le fait que le premier ministre israélien Netanyahou ait fini par signer cet accord après quinze mois de guerre n’offre aucune garantie aux populations du Moyen-Orient. Netanyahou répète d’ailleurs que le cessez-le-feu est provisoire et que les bombardements pourraient reprendre dès la fin de la première phase de l’accord.
Aucune paix durable ne sera possible tant qu’Israël écrasera la population palestinienne. Pour preuve, l’objectif affiché et clamé de la guerre à Gaza était l’éradication du Hamas, cet appareil politico-militaire qui encadrait les Gazaouis d’une main de fer. Pourtant, les quinze mois de guerre n’ont pas détruit le Hamas, loin de là, même s’il a été affaibli et a perdu certains de ses chefs.
Même le secrétaire d’Etat de Biden, Antony Blinken, doit le reconnaître : « Nous estimons que le Hamas a recruté presque autant de nouveaux militants qu’il en a perdus » car « le refus israélien d’envisager une solution politique est la recette d’une insurrection résistante et d’une guerre perpétuelle ». Les dirigeants de l’impérialisme sont parfaitement conscients que l’oppression permanente exercée par Israël engendre une armée de jeunes palestiniens révoltés, prêts à rejoindre les rangs du Hamas. Mais les Etats-Unis continuent leur soutien indéfectible à l’Etat d’Israël car c’est le principal gendarme de l’impérialisme au Moyen-Orient.
Raids militaires en Cisjordanie
À peine deux jours après le début de la trêve à Gaza, l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération qu’elle a nommée « Mur de fer » en Cisjordanie occupée. Les soldats israéliens, avec l’appui des colons, organisent des raids contre le camp de réfugiés de la ville de Jénine. Charges de bulldozers, bombardements par avions, tirs d’obus et explosions incessantes forcent les Palestiniens à fuir la zone.
L’opération « Mur de fer » a fait au moins douze morts et des dizaines de blessés. Ces attaques répétées visent à intensifier la colonisation de la Cisjordanie par les colons d’extrême droite israéliens, et à y mener la guerre contre le Hamas.
À la sortie des prisons israéliennes
Les prisonniers palestiniens qui ont été relâchés ont commencé à témoigner des conditions de détention inhumaines qu’ils ont subies dans les prisons. La brutalité, les tortures, le manque d’hygiène, l’isolement ou au contraire l’entassement sont le lot d’un total de 9.700 détenus. Des conditions de détention à l’image des méthodes de guerres utilisées par l’armée israélienne en Cisjordanie et à Gaza pendant quinze mois, sous la bénédiction des puissances occidentales.