Cargill : fichage des salariés

« Alcoolique », « bipolaire », « à virer au plus vite » … Voilà le genre de commentaires qu’ont découverts les ouvriers de la chocolaterie Cargill à Mouscron dans un carnet de la direction, à côté de leurs noms. En plus de ces commentaires insultants se trouvaient des informations personnelles liées à la situation médicale ou familiale des travailleurs. Ce fichage des salariés est choquant, ignoble et illégal. 

Mais contrairement à l’idée selon laquelle cette pratique « ne reflète pas les valeurs de Cargill » ou « étonne », il n’y a là rien de surprenant ! Régulièrement, des découvertes similaires sont exposées au grand jour, comme ce fut le cas chez Leroy Merlin, Ikéa, Fedex, Lufthansa, etc. 

Le fichage des salariés par leur direction est une pratique courante et souvent, de façon plus subtile, des « évaluations » des salariés par les managers révèlent un même mépris des directions pour les travailleurs… mais aussi la peur qu’ils se révoltent comme le témoignent des commentaires comme « passif », « révolté » ou « opposant ». 

A Cargill, la direction a réussi à faire passer deux managers comme uniques responsables de ce cahier secret. Quoi qu’il en soit, comme aucune sanction n’était prise, les travailleurs ont décidé de faire grève, et ont été rejoints par ceux du second site de Cargill à Mouscron.

Après une semaine de grève, la direction a enfin déclaré que les auteurs présumés du carnet « seront sanctionnés pour leurs fautes et mutés dans d’autres entreprises sans reprendre une fonction identique au poste qu’elles occupent ». 

Les ouvriers de Cargill ont qualifié le carnet de « cahier de la honte ». Oui, le grand patronat et ses pratiques font honte au genre humain, et la multinationale d’agro-alimentaire Cargill en est un exemple typique.