Les travailleurs de Bpost se sont mis en grève pendant quatre jours pour s’opposer au transfert de la distribution des journaux à des sous-traitants ou une filiale. Cela se serait traduit par des licenciements, ou la dégradation des conditions de travail pour ceux qui seraient repris par la filiale. En plus, bpost, qui vient de racheter le groupe Staci pour 1,3 milliards d’euros, annonçait supprimer la prime de nuit, réorganiser les tournées tous les trois mois, ou encore répartir les tournées des facteurs absents plutôt que de les remplacer.
La grève a été largement suivie. Elle était organisée par les syndicats en “tournante”, c’est-à-dire que chaque activité de Bpost (tri, transport, livraison) faisait grève à tour de rôle, bloquant les autres parties. Une manière de diminuer la perte de revenus des grévistes et le paiement des indemnités par les syndicats, mais qui permet aux directions syndicales d’éviter de rassembler l’ensemble des grévistes et d’encourager une mobilisation plus forte qui pourrait contester sa direction. Sur les piquets, l’ambiance était combative, certains travailleurs rappelant que le préavis avait été déposé pour une grève d’un mois !
Les travailleurs, en bloquant l’ensemble du courrier, ont fait plier la direction qui est revenue sur la plupart de ses attaques, en tout cas en parole. L’accord n’a cependant été passé qu’avec les syndicats francophones.
Les syndicats néerlandophones n’avaient pas appelé à la grève sous prétexte “d’éviter un plan social”… Mais les syndicats ont accepté la filialisation de l’activité, qui va se traduire par une dégradation pour les travailleurs !
La victoire de la grève n’est que temporaire, la direction est déjà en train de préparer la prochaine attaque. Les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de mener d’autres luttes s’ils veulent défendre leurs emplois et leurs conditions de travail. Elles ne seront que plus efficaces si elles regroupent les travailleurs d’autres entreprises et d’autres secteurs attaqués eux aussi !