Récemment, le président du MR Georges-Louis Bouchez a critiqué Proximus et L’Etat belge, actionnaire à 53% de Proximus. Il dénonce la chute de la valeur de l’action Proximus.
En effet, sur les cinq dernières années, une partie des bénéfices de Proximus a été utilisée pour investir dans l’installation de la fibre optique et le déploiement de la 5G. Autant d’argent qui n’a pas été distribué en dividendes, ce qui explique la chute du cours de l’action.
Bouchez prétend donc que « L’État est le pire actionnaire du monde ». Quelle hypocrisie ! Car ce genre de situation n’est pas nouvelle : régulièrement dans l’économie capitaliste, des secteurs utiles à tous les capitalistes, comme le transport, la téléphonie ou, ici, l’infrastructure internet sont remis totalement ou en partie dans les mains de l’Etat.
L’Etat réalise ainsi avec l’argent de la population les investissements peu ou pas rentables que les capitalistes privés ne veulent pas faire. Puis quand les investissements sont faits, l’entreprise est à nouveau privatisée et les actionnaires profitent ainsi de dividendes élevés sans avoir dû investir.
L’Etat belge actionnaire de Proximus a parfaitement joué le rôle qu’attendaient de lui les capitalistes ! Et la petite critique de Bouchez vient maintenant préparer la privatisation à venir de Proximus.
C’est exactement ce qui s’est passé au Royaume-Uni pour le rail : après que les investissements initiaux aient été faits par l’Etat, le rail a été privatisé et a rapporté gros aux actionnaires pendant des années. Puis quand le sous-investissement et la concurrence dans le réseau ont entraîné son dysfonctionnement et que de nouveaux investissements étaient devenus absolument nécessaires en raison de graves accidents en 2000, le rail a été à nouveau nationalisé.
Avec ce genre de manœuvres très utiles aux capitalistes, des secteurs entiers sont privés d’investissements pendant des dizaines d’années, rendant leur fonctionnement caduque, souvent au risque de la vie des travailleurs.
Les capitalistes s’imposent comme gérants de la société mais uniquement pour augmenter leurs profits.
Les travailleurs au pouvoir pourraient dépasser ces aberrations du capitalisme et gérer la société dans l’intérêt de tous.