Aux Inno-cents les mains pleines

Sous prétexte de mauvaise posture financière, les propriétaires de la chaîne de magasins Inno envisageraient la fermeture des 16 magasins Inno et la suppression de 1 000 emplois en Belgique. Si la rumeur a été démentie pour l’instant, le groupe Galeria Karstadt Kaufhof qui possède les magasins Inno depuis 2001 n’en serait pas à son coup d’essai. 

Depuis 7 ans le groupe enchaîne les fermetures de magasins qui ont mené au licenciement de la moitié des travailleurs de la chaîne en Allemagne. Il utilise ses chiffres officiellement mauvais pour faire pression sur ses employés à coup de baisse de salaire et de suppression des primes. Une perte de 5 500 euros par an pour chaque travailleur en moyenne selon le syndicat Verdi. Le chantage à la faillite lui a aussi permis d’obtenir des aides de l’État à la hauteur de 680 millions, sans arrêter les fermetures progressives des magasins.

En réalité la faillite de l’entreprise cache le détournement de centaines de millions d’euros au bénéfice des actionnaires du fonds d’investissement Signa Holding, qui est lui-même propriétaire de l’entreprise Galeria Karstadt Kaufhof. Ce fonds d’investissement, fondé par le multi-milliardaire René Benko, a par exemple versé 201 millions de dividendes à ses actionnaires fin 2020, et les autres entreprises du fonds sont florissantes. Les annonces rassurantes de la direction par rapport aux magasins Inno ne devraient tromper personne, et certainement pas les travailleurs qui n’ont jamais intérêt à baisser leur garde face au patronat.