La presse et le monde politique applaudissent le gouvernement polonais pour son soutien militaire à l’Ukraine. Mais les mêmes s’inquiètent de l’évolution de ce gouvernement vers toujours plus d’autoritarisme.
Il tente par exemple de créer une « Commission d’enquête sur l’influence russe en Pologne » qui lui permettrait de poursuivre et de condamner, sans recours possible, tout opposant, y compris pour des faits anciens qui n’étaient pas répréhensibles auparavant.
Le régime polonais ressemble de plus en plus à ceux de Zélensky et de Poutine : corrompu et autoritaire.
Et il n’y a pas que la Pologne ! Le parlement européen lui-même qualifie le gouvernement hongrois de Viktor Orban « d’autocratie électorale ». Le gouvernement turc d’Erdogan, allié de l’OTAN, enferme des dizaines de milliers d’opposants et pratique la fraude électorale à grande échelle.
Quant aux pays qui habituellement se font les champions de la démocratie chez les autres, ils prennent le même chemin. Le gouvernement conservateur britannique prépare une législation anti-grève imposant le service minimum dans toute la fonction publique et permettant de poursuivre les syndicats devant les tribunaux.
En France, en Espagne, aux Pays-Bas, la police use de méthodes de plus en plus violentes contre les manifestants. Dans toute l’Europe, les tribunaux interviennent pour casser des grèves, comme en Belgique lors du conflit chez Delhaize.
La crise économique chronique et la militarisation rampante accélérée par la guerre en Ukraine révèle le vrai visage de l’État : celui d’un appareil de répression au service de l’ordre capitaliste.