Les négociations des conditions du licenciement collectif des travailleurs des cinq firmes sous-traitantes du site Audi à Bruxelles s’approchent de la fin. Du côté des différentes directions qui se sont manifestement coordonnées, il n’y a que des cacahuètes et du mépris. 475 € par année d’ancienneté chez DP World où les lettres de licenciements sont déjà envoyées, 1.100 à 1.600 € brut chez Rhenus.
Avec une partie des délégués, une centaine de travailleurs, dont certains campent devant l’usine depuis près de six mois, continuent de mener des actions. Ils sont allés deux fois chez Rhenus à Genk, ils se sont rassemblés devant l’Ambassade des Emirats arabes unis (qui détient DP World). Ils se sont postés devant les entrées du site Audi.
Audi a préféré interrompre la production pendant plusieurs jours et a obtenu une interdiction de manifester dans le périmètre de l’usine… invoquant la sécurité des quelques centaines de travailleurs qui finissent actuellement la production. La blague ! La même direction jettera ces travailleurs au chômage dans quelques semaines !
Mais les travailleurs et leurs délégués combatifs ont contre eux aussi les directions syndicales. Depuis le début, celles-ci n’ont rien fait pour unifier les travailleurs d’Audi et des sous-traitants pour une lutte commune contre l’entreprise multimilliardaire qui envoie des milliers de travailleurs au chômage pour faire plus de profits. Au contraire, ils ont appelé à « faire confiance aux délégués » et aux négociations.
Résultat: les firmes sous-traitantes ont attendu que le plan “social” soit décidé chez Audi et toute éventualité d’une lutte de plus grande ampleur écartée, pour déclencher la procédure Renault. Les travailleurs des firmes sous-traitantes se retrouvent isolés. Ces mêmes permanents prétendent aujourd’hui représenter les travailleurs sous-traitants face à leurs directions! Vendredi, ils se préparaient à accepter les propositions ridicules des directions sans même consulter les travailleurs !
La colère et le dégoût des travailleurs pour les directions syndicales est plus que mérité. Mais cette expérience doit être mise à profit. Les attaques pleuvent partout, et la colère commence à gronder. Mais déjà les cheminots, les postiers, les enseignants se trouvent confrontés aux mêmes politiques des directions syndicales qui, au lieu d’élargir et unifier les luttes, compartimentent et divisent.
Oui, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Beaucoup de travailleurs sont conscients de la nécessité de lutter tous ensemble, mais cela ne viendra pas des directions syndicales. Alors, il faut que ceux qui en sont conscients, commencent dès aujourd’hui à en discuter et à tisser les liens qui permettront aux travailleurs de s’organiser pour décider eux-mêmes de leurs luttes.