Audi Bruxelles : le chaos du capitalisme à l’usine

Suite au licenciement des 371 intérimaires en pleine période de chômage, une partie des travailleurs sous CDI a repris le travail le 8 avril. 

La FGTB avait déposé un préavis de grève pour le lundi de la reprise, mais n’a organisé ni assemblée générale, ni appelé à la moindre action. Il y avait pourtant des travailleurs qui auraient voulu réagir au licenciement des intérimaires, aux menaces pour leur propre emploi et aussi face à la charge de travail qui s’alourdit. 

Le licenciement des intérimaires, qui assuraient le travail le plus dur de la chaîne, a laissé beaucoup de postes vacants, et pas les plus légers. Alors, dès 6 heures du matin, le remue-ménage en vue de la nouvelle répartition a commencé. 

Les chefs passaient dans les différentes sections pour désigner ceux qui devaient changer de poste. Certains qui travaillent depuis 20 ans et plus à l’usine, se sont retrouvés, parfois à 50 ans, à la chaîne. Mardi, face au mécontentement que cela provoquait, les règles pour changer de poste ont été modifiées. Au lieu de retourner à la chaîne, c’était dans son ancienne section qu’il fallait retourner, provoquant tout un jeu de chaises musicales. A certains endroits, cela a provoqué des tensions entre les travailleurs. 

Mais globalement, cela permettait surtout de discuter…. Ce dont on n’a pas l’occasion en temps habituel. Et aussi de discuter avec des collègues d’autres sections. On essaie de s’expliquer la situation, mais certains discutent aussi de ce qu’il faudrait pour se défendre, racontent les grèves qu’on faisait dans le temps, réfléchissent à comment s’organiser.

Il y a eu beaucoup d’actes de résistances, et dans une section, cela a débouché sur un premier débrayage… que les syndicats n’ont pas voulu couvrir.

La direction sent bien que, de ce chaudron qu’elle a elle-même mis sur le feu, peut surgir une colère collective. Elle fait tout pour l’éviter en semant la peur. Vendredi, elle licenciait trois travailleurs pour des broutilles. Mais l’injustice de trop fera éclater la colère ouvrière.