Tombera, tombera pas ? Voilà le gouvernement en pleine crise autour du « pacte sur les migrations » des Nations Unies.
Ce pacte n’est qu’un rapport de plus de l’ONU, sans efficacité, nullement contraignant. Il sera aussi peu suivi d’effet que ses résolutions sur la lutte contre la faim dans le monde, le maintien de la paix ou encore les droits de l’Homme. Il n’empêchera pas les Etats impérialistes de continuer à détruire les conditions de vie des populations des pays pauvres, l’agriculture, l’accès à l’eau, les villes… Et il n’empêchera pas non plus les pays riches d’opposer à tous ceux qui s’obstinent malgré tout à chercher une vie meilleure, leur politique migratoire barbare : les camps de rétention en Lybie dignes des camps nazis, la chasse aux migrants organisée en méditerranée… ou sur les aires d’autoroute de Belgique. Au contraire, le pacte entérine ces pratiques.
Mais pour la N-VA, c’est l’occasion toute trouvée pour tenter de faire oublier le bilan désastreux pour les classes populaires de son passage au gouvernement. Se montrer impitoyable contre les migrants, pour faire oublier sa servilité devant la classe riche, voilà ce qui motive la N-VA.
Hier, la N-VA promettait une vie meilleure aux travailleurs flamands en s’en prenant aux Wallons. La réforme de l’Etat exigée pour diminuer les « transferts vers la Wallonie » a été décidée par le gouvernement Di Rupo et appliquée par celui de Michel. Mais les travailleurs flamands ont vu leurs salaires gelés et leurs pensions rabotées exactement comme les travailleurs wallons. Car les transferts des poches des travailleurs vers les caisses des capitalistes continuent de plus belle. Diviser pour mieux régner. Voilà la devise du patronat.
Dans le contexte de la crise du capitalisme qui s’aggrave de jour en jour, la manœuvre de la N-VA peut avoir d’autres conséquences qu’une tromperie électorale de plus. Derrière les intérêts particuliers des politiciens, il y a la classe capitaliste et ses profits. Une classe déterminée à préserver ses profits malgré la crise. Or, pour y arriver, les patrons doivent impérativement exploiter de plus en plus durement les travailleurs, dont le travail est à l’origine des richesses. Les attaques anti-sociales ne s’arrêteront pas avec ce gouvernement. Elles se feront plus brutales encore avec le prochain.
La bourgeoisie aura recours à des moyens plus brutaux, comme le laisse entrevoir la brutalité policière à laquelle font face les gilets jaunes. Elle laisse donc faire tous ceux qui s’efforcent d’organiser la guerre entre pauvres, entre travailleurs flamands et wallons, ou entre ceux nés ici et ceux venus d’ailleurs, y compris ceux qui préparent des actions violentes, pour terroriser tous ceux qui refusent le sort que le capitalisme leur réserve : du migrant jusqu’à l’ouvrier en grève.
Ces futures troupes de choc du patronat sont en train de poser leur candidature en organisant la « marche contre Marrakech » sur fond d’appels aux meurtres contre les migrants.
Face à la catastrophe dans laquelle le capitalisme entraîne toute la société, les travailleurs doivent avoir leur propre politique et mettre en avant leurs propres intérêts. Face au patronat décidé de « tirer à balles réelles », comme l’exprimait un participant au rassemblement syndical devant la FEB, il ne sert à rien de pleurer après la « concertation sociale » dont les patrons ne veulent plus. Avec ou sans les directions syndicales, il faut se préparer à la lutte.
Tout le monde doit avoir un travail et un salaire correct pour vivre. Pour que ce soit le cas, il faut augmenter les salaires, pensions et allocations et les faire suivre réellement l’évolution des prix.
Il faut répartir le travail entre tous, sans perte de salaire. Et comme les patrons prétendent que ce n’est pas possible, les travailleurs doivent imposer la levée du secret des affaires et contrôler eux-mêmes où va le fruit de leur travail.
Dans la lutte de classe, la division est l’arme du patronat. De notre côté, pour construire le rapport de force nécessaire, nous avons besoin de tout notre camp : des travailleurs avec et sans emploi, des employés et des ouvriers, des travailleurs du public et du privé, des CDI, des CDD, des intérimaires et des travailleurs précaires, des hommes et des femmes, des vieux et des jeunes, ceux nés ici et ceux venus d’ailleurs. Ce n’est qu’avec cette conviction que les travailleurs pourront sauver leur peau. Et c’est avec cette conviction qu’ils seront capables de mettre fin au capitalisme pour créer un monde enfin humain.