ALE de Mons : témoignage d’une travailleuse

Fin août, à la suite de la faillite du département titres services de l’Agence Locale pour l’Emploi (ALE), tous les autres secteurs ont à leur tour été mis en faillite. Des centaines de travailleuses et de travailleurs ont alors perdu leur contrat. Aujourd’hui, une partie des aides ménagères ont été réengagées par la société Home Clean. Mais pour toutes celles et ceux des autres secteurs ? Une travailleuse, surveillante dans une école, raconte :

“Avec mes collègues surveillantes, on a appris l’annonce de la faillite à peine dix jours avant la rentrée scolaire ! On nous a alors conseillé à chacune d’écrire à l’Onem, selon notre situation. Pour celles qui prestaient 15h ou moins par semaine, on nous a proposé de passer en contrat bénévole. D’autres ont eu leur dossier transféré à l’ALE de Frameries. Pour ma part, j’ai reçu la réponse de l’Onem comme quoi je pouvais passer en contrat bénévole le 5 septembre, le jour de la rentrée !

Avec le contrat ALE on était payées 4,10 euros de l’heure, une misère. Mais les 200 à 300 euros par mois en complément du chômage, c’est vital ! Avec le contrat bénévole, on a pu rester dans nos écoles et assurer les garderies dès la rentrée. Mais la rémunération ne peut plus dépasser 160 euros par mois. C’est presque là moitié de ce qu’on gagnait, pour le même nombre d’heures de travail !

Surveillante d’école en contrat ALE, c’est un vrai travail, contrairement à ce que nous dit le Forem. C’est se retrouver parfois seule avec 30 enfants sous sa responsabilité ! Et si l’un d’eux se blesse, on doit pouvoir réagir, expliquer la situation aux parents, etc. En plus, avec le manque de moyens dans l’enseignement, il y a des écoles qui demandent à certaines collègues de faire des tâches qui sortent du contrat, comme du nettoyage. Pourtant, bien qu’on ait toutes les contraintes d’un emploi salarié, sur nos contrats il est écrit « pas dispensé de chercher du travail ». Certaines collègues sont rappelées tous les trois mois par l’Onem pour « prouver qu’elles postulent ». On travaille parfois depuis des années dans une école et pourtant on ne reçoit pas de vrai contrat de travail ! Alors le Forem a beau dire que ce n’est pas un vrai travail, c’est un mensonge ! Moi je suis fière de me lever le matin !”