L’État belge vient de signer avec l’entreprise Engie un accord sur la prolongation de dix ans des centrales Tihange 3 et Doel 4. Engie prolonge la gestion des deux réacteurs et, en «échange», obtient un coût plafonné pour l’enfouissement des déchets et pour le futur démantèlement des centrales de 23 milliards.
Problème : l’organisme national des déchets radioactifs estime que le coût serait plutôt de 41 milliards… Autrement dit, les contribuables paieront pour le démantèlement des centrales qui ont permis à Engie de se faire un maximum de profits en Belgique ! Et Engie se garantit un coût maximal sans porter aucun risque !
Mais ce n’est pas tout. Les coûts de rénovation nécessaires pour relancer les centrales (à peu près deux milliards) seront partagés 50/50 entre Engie et… l’État (donc les contribuables) ! Et pour couronner ce hold-up, en «échange», l’État devient actionnaire à 50% de ces filiales mais le partage des bénéfices aura lieu d’une façon bien révélatrice. Si les prix du marché de l’électricité sont en dessous d’un prix fixe : l’État devra payer à Engie la différence. Si les prix du marché dépassent le prix fixe, l’État récupérera ce «surprofit».
Donc quand les prix de l’électricité seront bas : les impôts payés par les travailleurs garantiront aux actionnaires d’Engie des dividendes élevés. Et quand les prix de l’électricité seront élevés : les travailleurs paieront les prix élevés ! Dans les deux cas, les actionnaires d’Engie bénéficieront, sans le moindre risque, d’un rendement garanti élevé.
Voilà le véritable capitalisme. Il est bien différent du mythe enseigné partout selon lequel les riches auraient le droit de s’enrichir sur le dos des travailleurs car ils prendraient des risques !