On n’a bizarrement pas vu les organisations qui avaient appelé à manifester contre le programme scolaire d’éducation à la sexualité Evras sortir dans la rue pour protester contre le clergé pédophile. Un documentaire récent est pourtant venu rappeler les nombreux abus sexuels commis par des prêtres sur des enfants, et la complicité de la hiérarchie de l’Église pour masquer ces viols.
L’organisation catholique intégriste Civitas, la “plate-forme citoyenne” Bon Sens Belgique ou le journal Kairos, qui enchaînent les dénonciations contre Evras au nom de l’intégrité physique des enfants ont montré toute leur hypocrisie. Ils ne disent pas un mot sur la pédophilie dans l’Église, et rien non plus sur le documentaire récent d’Emmanuelle Béart et Anastasia Mikova qui dénonce les abus sexuels sur les enfants au sein même des familles. Ils ne s’intéressent aux enfants que quand cela leur permet de défendre la “famille traditionnelle”.
La famille est pourtant malheureusement loin d’être un endroit sûr pour les enfants, même les familles bourgeoises. Au contraire, c’est dans la famille que se déroulent 80% des actes pédophiles. Marx notait déjà en 1867 comment la violence du capitalisme détruisait les rapports familiaux : “C’est un malheur, mais les enfants n’ont contre personne autant besoin de protection que contre leurs parents.”
On ne peut pas espérer un recul des actes pédophiles par un repli sur la famille. Seule une société débarrassée de l’oppression et de l’exploitation peut espérer la fin de tous les incestes, viols et autres abus.