Face aux attaques contre les pensionnés, les chômeurs, les malades, et tous les travailleurs, les dirigeants de la CSC et de la FGTB organisent, depuis des mois, des actions dispersées.
Pierre-Frédéric Nyst, le porte-parole de l’Union des classes moyennes (UCM), l’organisation patronale des PME, explique comment il voit cette tactique syndicale : « Les représentants syndicaux que nous rencontrons sont des gens responsables qui disposent d’un mandat […] pour lequel ils doivent obtenir l’assentiment de leur base. Ils doivent jouer sur les deux tableaux et c’est très compliqué. »
En clair, respecter les exigences des patrons, tout en ayant l’air de défendre les intérêts des travailleurs !
Effectivement, plutôt que de s’appuyer sur les mobilisations réussies pour élargir le mouvement, les dirigeants syndicaux font le choix de grèves tournantes, dispersées, menées surtout par des délégués syndicaux.
Lasser les travailleurs qui veulent se défendre, voilà ce que monsieur Nyst approuve dans la politique des dirigeants syndicaux « responsables » et qui leur permet de gagner leur place à la table des patrons.
Négocier quoi au juste ?
« Ce qui m’embêterait davantage, c’est de ne trouver personne à la table (…) pour négocier » ajoute le porte-parole de l’UCM. Pourquoi ? Parce que « tout ce qui se trouve dans un accord interprofessionnel ne peut faire l’objet d’une grève, et nous voulons la paix sociale ».
Permettre aux patrons de tirer le maximum de la sueur et de la souffrance de l’exploitation, voilà l’objet de la négociation !
Mais en échange de quoi ?
Thierry Bodson, président de la FGTB : « les employeurs ont déjà obtenu 85% de ce qu’ils souhaitaient » du gouvernement Arizona. « Mais malgré tout, s’ils peuvent obtenir un peu plus, pourquoi ne le feraient-ils pas ? ».
Marie-Hélène Ska, présidente de la CSC : « Le modèle économique presse les travailleurs ». Le monde patronal « est habitué à ce que ses revendications soient satisfaites avant même de se mettre à table ».
Dans ce cas, les négociations sont un jeu de dupes. Et c’est ce que des militants syndicalistes responsables devraient dire clairement aux travailleurs.