Ces dernières semaines, il était beaucoup question du « blé ukrainien » qui ne peut pas être exporté et vendu à cause de la guerre. Mais à qui appartient ce « blé ukrainien » ?
Jusqu’en 1990 et la fin de l’Union soviétique, les champs ukrainiens étaient la propriété collective des coopératives rurales ou de l’État. Et même après, les terres ne pouvaient pas être vendues à des entreprises étrangères. Malgré cela, de grands groupes agricoles occidentaux ont réussi, par des voies détournées, à louer peu à peu des centaines de milliers d’hectares des terres les plus fertiles d’Ukraine.
En juillet 2021, le président Zelensky a fait voter – contre la volonté de 65% de la population – une loi qui autorise les groupes occidentaux à acheter des terres et leur donne même un droit de préemption sur les terres déjà louées. Depuis lors, une grande partie du blé ukrainien est en réalité le blé des grands groupes occidentaux.
Voilà pourquoi il est si important pour les chefs d’Etat occidentaux de faire sortir le blé d’Ukraine et éviter qu’il tombe entre les mains de l’armée russe. Ce n’est pas la crainte de la famine en Afrique qui les motive, mais celle que leurs profits ne rentrent pas.