Au Moyen-Orient, la situation ne cesse d’empirer, avec un prix toujours plus lourd à payer pour les populations.
À Gaza, la guerre se poursuit sans que rien ne semble arrêter le gouvernement israélien. Les bombardements, qui ont lieu jour et nuit, continuent de tuer indifféremment hommes, femmes et enfants. Le nombre de morts ne cesse d’augmenter, dépassant les 43.000 victimes officiellement, mais ce serait sans doute bien plus en comptant les nombreux disparus, ensevelis sous les ruines, qui n’ont pas été identifiés. Récemment, les bombardements ont détruit un immeuble où 150 personnes pensaient avoir trouvé refuge, faisant plus d’une centaine de morts.
Dans le nord du territoire, l’armée israélienne se livre à un véritable nettoyage ethnique, cherchant à vider cette zone de ses habitants. En un peu plus de trois semaines, quelque 60.000 personnes ont été chassées de chez elles. Celles qui restent sont abandonnées à leur sort. Aucune aide humanitaire ne peut plus arriver. Le seul hôpital qui tentait de continuer à accueillir des patients a été pris d’assaut par les soldats israéliens.
Et voilà que le Parlement d’Israël, la Knesset, vient de voter l’interdiction de l’agence de l’ONU qui vient en aide aux Palestiniens, l’UNRWA. Sous prétexte de la participation à l’attaque du 7 octobre d’une vingtaine de membres sur les 30.000 que compte l’agence, Netanyahou et la Knesset, après avoir assassiné plus de 43.000 Palestiniens dont un quart d’enfants, veulent continuer à détruire les moyens d’existence des survivants.
Au Liban, l’armée israélienne mène quotidiennement des raids aériens sur Beyrouth, la capitale, et sur de nombreuses autres localités du pays, faisant de nombreuses victimes civiles. Dans le sud du pays, les troupes israéliennes envahissent les villages, contraignant leurs habitants à fuir. Au moins un enfant est tué tous les jours depuis le 4 octobre et dix autres blessés. Sur quelque 4 millions de Libanais, 1,2 million de personnes, ont été déplacées sous la pression de l’armée israélienne. Elles s’ajoutent aux réfugiés syriens qui ont fui la guerre civile dans leur pays et tous doivent trouver logement et nourriture dans un pays déjà en crise, où 60% de la population vit déjà avec moins de 2$ par jour. Et chaque nouveau refuge dans un quartier soi-disant protégé devient ensuite une nouvelle cible potentielle pour Israël.
Et le massacre que mène le gouvernement israélien prend toujours plus d’ampleur. Dans la nuit du vendredi 26 octobre, plusieurs vagues d’avions israéliens ont bombardé des cibles iraniennes, visant les systèmes de défense aérienne de certaines installations énergétiques et plusieurs bases militaires.
Face à l’escalade en cours entre l’Iran et Israël, le ton du gouvernement US a tout de suite changé. Alors que Biden faisait jusque-là mine de vouloir mettre fin à la guerre tout en continuant massivement à financer son allié israélien, l’administration américaine a désormais réaffirmé qu’elle ferait tout ce qui est nécessaire pour « aider Israël à se défendre », et des avions de combat B-52 ont été envoyés samedi 2 novembre en soutien à Israël. C’est qu’affaiblir l’Iran fait partie des objectifs stratégiques des USA et c’est parce qu’Israël sert ses objectifs que le gouvernement américain laisse faire les massacres en Palestine ou au Liban.
La généralisation de la guerre à l’ensemble du Moyen-Orient n’est pas seulement une menace, elle a déjà commencé dans la mesure où l’armée israélienne a non seulement bombardé Gaza et le Liban, mais aussi à plusieurs reprises la Syrie, le Yémen et l’Irak et maintenant l’Iran. Israël, pour le grand bénéfice de l’impérialisme, se prépare à faire une nouvelle fois la guerre à tous les peuples voisins. Jusqu’où ira-t-il ? Ce qui est sûr, c’est que cela ne dépendra pas de la force militaire du Hamas, du Hezbollah ou même de l’Iran, qui ont des moyens très faibles en comparaison avec Israël, les USA et l’UE.
Alors même si cela semble difficile, le seul espoir pour mettre fin à ce massacre consiste à ce que les travailleurs des pays impérialistes ou de leur vassal israélien, à commencer par les travailleurs qui ont été enrôlés contre leur grès dans l’armée israélienne, s’opposent à leurs propres dirigeants, et s’allient avec les travailleurs palestiniens, libanais, iraniens et même américains pour renverser les pouvoirs en place.
Récemment, cent-quarante réservistes, qui avaient été mobilisés au début de la guerre à Gaza, ont signé une lettre dans laquelle ils affirment qu’ils ne retourneront pas dans leur unité aussi longtemps qu’un accord permettant le retour des otages retenus à Gaza n’aura pas été conclu. Une première lettre semblable avait été signée par 42 réservistes. Ceux qui expriment ainsi ouvertement leur refus de la guerre de Netanyahou sont certes très minoritaires mais combien d’autres partagent ces idées sans le dire ouvertement ? Car les opposants à la guerre sont dénoncés par le gouvernement et l’extrême droite comme des traîtres et risquent la condamnation à des peines de prison.
Soutenir ces mouvements, montrer que les travailleurs juifs et arabes ont un intérêt commun à se débarrasser de leurs dirigeants, constitue le seul espoir pour la région. La politique nationaliste du Hamas, du Hezbollah ou de l’Iran, qui alimente le fossé de sang entre les peuples, ne peut mener qu’à des impasses.