Non aux licenciements ! Oui aux augmentations des salaires et des pensions !

Charles Michel, le Premier ministre du gouvernement fédéral en affaires courantes, a déclaré découvrir par la presse que Proximus compte se débarrasser de 1 900 salariés. Vrai ou faux, en tout cas il « demande à l’entreprise d’éviter les licenciements secs » ! Or depuis plusieurs années, les gouvernements ont engagé la privatisation de Proximus et supprimé tout moyen d’intervention de l’État dans sa gestion, bien qu’il en soit encore actionnaire à 53% !

Voilà la vérité ! Ce ne sont pas les gouvernements élus qui gouvernent, mais les gros actionnaires privés qui imposent leurs intérêts par l’intermédiaire des conseils d’administration des entreprises. Et ces intérêts privés des millionnaires et milliardaires sont en opposition complète des intérêts de toute la population.

Que deviendront les 1 900 licenciés, même si ce ne sont pas des licenciements secs ? Ils viendront grossir la masse des chômeurs ! Et même s’ils sont prépensionnés, ils perdront une partie de leurs revenus. Et ce seront autant de jeunes qui ne trouveront pas d’emploi. Et cas peu probable où la direction de Proximus tiendrait son engagement de créer les 1 250 emplois évoqués, on peut être sûr qu’ils ne seront pas embauchés aux mêmes conditions qu’actuellement. Et de toute façon, ça ne ferait toujours pas le compte. En 21 ans Proximus a déjà supprimé plus de 12 000 emplois, voilà d’où vient une partie du chômage qui pèse sur les travailleurs.

L’année dernière près de 500 millions d’euros de bénéfice ont encore été distribués aux actionnaires, ce qui permettrait de verser 1 900 salaires pendant 5 ou 6 ans. Ce n’est donc pas l’argent qui manque !

On ne peut compter sur aucun gouvernement dans cette société dirigée par les plus riches, pour leurs seuls intérêts. Tous les gouvernements ont contribué à la privatisation de Proximus, avec la complicité de tous les partis, socialistes, libéraux, chrétiens-démocrates, des deux côtés du pays.

C’est pour cela qu’il faut que les travailleurs, de Proximus bien sûr et dans les autres entreprises aussi, se convainquent qu’il n’y a pas d’autre solution que de créer un rapport de force en faveur des travailleurs pour interdire les licenciements.

Mais ce n’est pas le seul problème à l’ordre du jour. La mobilisation et les manifestations des gilets jaunes, ici comme en France, ont mis en évidence l’augmentation nécessaire des salaires et des pensions. Beaucoup de ceux qui ont occupé les ronds-points ont fait le constat qu’au-delà des taxes sur les carburants qui ne cessent d’augmenter, ce sont les salaires et les pensions qui sont trop faibles.

Pour tenter de calmer la colère, le gouvernement fédéral a décidé de geler l’indexation de l’essence en 2019. Mais c’est trop peu et ça ne répond pas au problème des pensionnés qui ne peuvent même pas s’acheter de voiture, ni aux problèmes de beaucoup de travailleurs en activité dont les salaires ne suffisent plus.

Justement, les fédérations patronales et les syndicats viennent d’entamer les traditionnelles négociations salariales. Mais ça démarre mal, car si le patronat a fait savoir qu’il lâcherait un peu, les directions syndicales n’envisagent de négocier qu’une hausse tournant autour de 1,5 %, en plus de l’index et des hausses barémiques. Comme le calcul de l’index est largement sous-estimé, cela voudrait dire que les salaires n’augmenteraient que de 0,5% à 1% par rapport à l’inflation, pour les deux années à venir ! Et comme cette hausse négociée n’est qu’un maximum et non une obligation pour les patrons, dans de nombreuses entreprises, il n’y aurait pas de hausse de salaire du tout ! L’accord pour 2017-2018 en tout cas, n’a pas empêché la direction de Delhaize, par exemple, de supprimer des primes et d’amputer ainsi les salaires de 300 € !

En réalité, il manque 400 à 600 € par mois, sur les salaires et les pensions, ne serait-ce pour rattraper ce qui a été perdu ces dernières années à cause des politiques d’austérité imposées par les gouvernements successifs. Par contre, dans le même temps, les profits des patrons et actionnaires des banques et des entreprises ont explosés. Les profits augmentent parce que les salaires et les pensions ont été réduits !Et bien cela ne peut plus durer. Le mouvement des gilets jaunes est-il le prélude d’une mobilisation plus large, plus massive des travailleurs, notamment dans les grandes entreprises ? Personne ne le sait ! Mais c’est ce qu’il faut préparer, car il est nécessaire de mettre fin à ce vol légal de la richesse que les travailleurs créent par leur travail. D’autant plus que les capitalistes ne font rien de cette richesse accumulée, sinon des spéculations financières qui conduisent le monde à des crises catastrophiques.