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Préparons la riposte face à l’offensive patronale !

Décathlon, Bpost, Crelan, Axa, Levi’s, Sanofi, Cora, ExxonMobil. Les annonces de licenciements et de restructurations continuent de pleuvoir. Avec Audi, Volvo, Van Hool, ou Barry Callebaut, ce sont des milliers de travailleurs qui se retrouvent au chômage. Des milliers de travailleurs qui retourneront pour la plupart dans la précarité du travail intérimaire, avec toujours moins d’espoir d’embauche avec l’aggravation de la crise…

Pourtant, ces entreprises ont fait des milliards de profits sur le dos de ces travailleurs, qui ont parfois passé 10, 20, 30 ans dans l’entreprise, à produire des richesses et à se faire voler par leurs patrons, avant de se faire mettre à la porte sans autre forme de procès…

Chaque capitaliste, chaque grand patron cherche à obtenir toujours plus de profits, tentant à tout prix d’écraser ses concurrents. À ce jeu, les seuls vrais perdants sont toujours les travailleurs !

Cette concurrence mène tout droit aux crises et aux guerres. Les capitalistes qui estiment ne pas gagner suffisamment préfèrent fermer leurs entreprises pour investir dans une production plus rentable, sinon ils risquent de perdre la confiance des banques et des investisseurs. Ils ferment même des entreprises rentables, ou licencient pour faire plus de profits en imposant le même travail avec moins de travailleurs, en augmentant leur exploitation !

Mais, hors du luxe, à qui vont-ils vendre leurs produits, si de plus en plus de travailleurs se retrouvent au chômage, avec des revenus diminués, ou pas de revenus du tout ?! Ce n’est pas le problème des capitalistes tant qu’une crise plus violente n’arrête pas l’économie. Leur seul mobile, c’est le profit à court terme. 

Les fermetures, licenciements et hausses des prix diminuent la consommation… Les capitalistes se battent avec encore plus de violence pour récupérer des parts d’un marché qui se rétrécit… On aboutit à une « crise permanente », qui dure depuis les années ‘70, et menace de s’aggraver brutalement.

Le capitalisme court droit au précipice ! La crise ne les arrête pas, elle les amène à redoubler de violence pour maintenir leurs profits… Les attaques ne se limitent pas aux licenciements et baisses de salaire. Les capitalistes utilisent leurs États pour faire les poches aux travailleurs, en récupérant une partie importante des impôts pour se verser des cadeaux de tous côtés. C’est le cas entre autres d’Audi et de Van Hool qui ont récupéré des centaines de millions d’euros de subventions.

Ce que les capitalistes prennent dans les caisses de l’État, c’est autant de moins pour les services utiles à la population, les hôpitaux, les écoles, les transports publics, l’aide à la jeunesse, etc.

L’État est une véritable vache à lait pour les capitalistes. En plus des milliards versés directement aux entreprises, ce sont près de 10 milliards d’euros supplémentaires rien qu’en 2023, qui partent gonfler les profits des banques avec les intérêts de la dette. 

Et d’autres milliards encore qui viennent gonfler les profits des capitalistes de l’armement, pour produire des missiles et mitraillettes qui iront alimenter les massacres à Gaza, en Ukraine, ou ailleurs. Car la concurrence entre capitalistes se transforme rapidement en concurrence entre États, qui peut à son tour s’enflammer en guerre.

Les pressions contre les travailleurs ne peuvent manquer de provoquer des réactions ! Mais pour que ces luttes puissent faire reculer les attaques des capitalistes, il faudra des luttes unifiées. Toutes les attaques, baisses de budgets, licenciements, fermetures d’entreprises, augmentation des cadences, allongement des journées, ont une seule source : le capitalisme. Face à l’offensive patronale, les travailleurs doivent prendre conscience de l’unité de leurs intérêts ! 

Lorsqu’un rapport de force suffisant sera créé, les travailleurs pourront s’engager dans le renversement de la société capitaliste et instaurer une société débarrassée de l’exploitation et des guerres.

Aujourd’hui ce rapport de force n’existe pas, mais ceux qui sont conscients de ces enjeux pourront l’exprimer en votant pour Lutte Ouvrière, dans le Hainaut (21) et à Bruxelles (24).

La campagne électorale est une occasion de faire connaître les idées de lutte de classe, les idées communistes, de voter et faire voter pour notre camp, le camp des travailleurs, afin de préparer les luttes à venir !

L'actualité en bref

Bpost : seule la lutte paie

Les travailleurs de Bpost se sont mis en grève pendant quatre jours pour s’opposer au transfert de la distribution des journaux à des sous-traitants ou une filiale. Cela se serait traduit par des licenciements, ou la dégradation des conditions de travail pour ceux qui seraient repris par la filiale. En plus, bpost, qui vient de racheter le groupe Staci pour 1,3 milliards d’euros, annonçait supprimer la prime de nuit, réorganiser les tournées tous les trois mois, ou encore répartir les tournées des facteurs absents plutôt que de les remplacer. 

La grève a été largement suivie. Elle était organisée par les syndicats en “tournante”, c’est-à-dire que chaque activité de Bpost (tri, transport, livraison) faisait grève à tour de rôle, bloquant les autres parties. Une manière de diminuer la perte de revenus des grévistes et le paiement des indemnités par les syndicats, mais qui permet aux directions syndicales d’éviter de rassembler l’ensemble des grévistes et d’encourager une mobilisation plus forte qui pourrait contester sa direction. Sur les piquets, l’ambiance était combative, certains travailleurs rappelant que le préavis avait été déposé pour une grève d’un mois ! 

Les travailleurs, en bloquant l’ensemble du courrier, ont fait plier la direction qui est revenue sur la plupart de ses attaques, en tout cas en parole. L’accord n’a cependant été passé qu’avec les syndicats francophones. 

Les syndicats néerlandophones n’avaient pas appelé à la grève sous prétexte “d’éviter un plan social”… Mais les syndicats ont accepté la filialisation de l’activité, qui va se traduire par une dégradation pour les travailleurs !

La victoire de la grève n’est que temporaire, la direction est déjà en train de préparer la prochaine attaque. Les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de mener d’autres luttes s’ils veulent défendre leurs emplois et leurs conditions de travail. Elles ne seront que plus efficaces si elles regroupent les travailleurs d’autres entreprises et d’autres secteurs attaqués eux aussi !

Axa et Crelan assurent leurs profits

La fusion des banques Axa et Crelan va mener à la suppression de 150 emplois au sein du siège de la nouvelle entité fusionnée. La direction joue aux innocents en disant qu’il n’y aura pas de licenciements directs mais que ce sera une suppression d’emplois « naturelle » car ce sont des contrats de retraités qui ne seront pas renouvelés. En réalité, même si c’est dit autrement, ce sont bien des licenciements, car ce sont des postes en moins pour les jeunes qui cherchent un emploi, et plus de travail pour les travailleurs qui restent.