« Ce sont les travailleurs qui font tourner la société » et ils devraient « être entendus » écrivent la FGTB et la CSC pour appeler à la journée de grève générale du 31 mars. Comme si les ministres n’étaient pas au courant que les mesures d’austérité qu’ils veulent prendre allaient peser sur les travailleurs et aider les riches à s’enrichir davantage !
Les syndicats limitent leur appel à la journée du 31 mars et à quelques autres journées de mobilisations sectorielles. Des appels bien insuffisants face à l’ampleur des attaques du gouvernement et du patronat, qui sont encore aggravées par la nouvelle augmentation des dépenses de l’armement décidée par les dirigeants européens.
En Belgique, le ministre de la Défense, Theo Francken (NVA), s’est empressé de présenter un budget de l’armée en forte augmentation. Le premier ministre, Bart De Wever (NVA), a même annoncé son objectif d’atteindre 2% du PIB dès cet été, plutôt qu’en 2029.
Mis à part le PTB, tous les partis belges sont unanimes pour soutenir le renforcement de l’armée face aux soi-disant « menaces extérieures » ou pour soi-disant « assurer la paix ». Mais l’armée belge n’a jamais défendu la population, au contraire ! Quand les travailleurs se sont mobilisés pour une grève générale d’un mois en hiver 1960-61, le gouvernement a immédiatement envoyé l’armée contre eux !
Les armées occidentales interviennent seulement quand les profits capitalistes sont menacés.
Elles laissent les populations subir massacres et viols au Congo, en Palestine, en Birmanie ou au Soudan. Mais elles interviennent quand les routes commerciales sont attaquées, en bombardant les Houthis au Yémen qui s’en prennent aux porte-conteneurs qui circulent dans la mer Rouge.
Les bourgeoisies européennes veulent renforcer leurs armées pour éventuellement être présentes en Ukraine face à la Russie et se positionner pour prendre une part dans le pillage de l’Ukraine.
Le gouvernement belge prévoit au moins 17 milliards de dépenses supplémentaires pour l’armée d’ici la fin de sa législature, c’est presque autant que le budget annuel des hôpitaux en Belgique.
Une somme qui s’ajoute aux 23,3 milliards d’économies déjà prévues par le gouvernement et qui seront faites sur les pensions, la sécurité sociale, les services publics, les hôpitaux, les écoles, … qui sont déjà sous-financés. Des milliards qui vont gonfler les revenus des capitalistes.
Ni les socialistes, ni les écologistes ne remettent en question ces choix. Au contraire, Magnette, président du PS, voudrait faire croire que Poutine pourrait s’attaquer à l’Allemagne ou à la Belgique après avoir attaqué l’Ukraine. Alors que Poutine n’en a ni l’intention et encore moins la capacité, il n’est même pas parvenu à envahir Kiev…
La principale critique que ces partis font au gouvernement, c’est d’acheter des armes aux États-Unis plutôt qu’en Europe… Comme si les travailleurs pouvaient avoir plus d’intérêts communs avec les capitalistes européens, qui licencient à tour de bras, qu’avec les capitalistes américains.
Accepter aujourd’hui la préférence pour l’industrie nationale, et donc pour les capitalistes de notre pays, c’est céder au nationalisme et se préparer à accepter, demain, de mourir pour leurs profits.
C’est avec ce même objectif de tenter d’embrigader les populations que Franken prévoit que « plus que jamais le chef de la Défense et les experts militaires doivent pouvoir s’exprimer librement » dans les médias pour « faire prendre conscience au citoyen » des « dangers auxquels l’Europe et la Belgique sont confrontées ». Ce n’est pas encore la guerre, mais ils veulent faire monter la peur et déjà remplacer les journalistes par les généraux.
La seule force qui peut mettre fin aux guerres actuelles et futures, c’est celle des travailleurs ! Parce qu’ils sont au cœur des industries, y compris militaires, et que ce sont eux qui sont envoyés sur les champs de bataille.
Les travailleurs ont toutes les raisons de se défendre contre l’exploitation capitaliste, contre le chômage, les bas salaires, les pensions insuffisantes. La grève du 31 mars peut être une occasion de se rencontrer, de s’organiser et de se préparer aux luttes nécessaires. Aujourd’hui pour se défendre contre les attaques du gouvernement et du patronat. Et demain pour transformer les guerres impérialistes en révolutions contre nos exploiteurs, pour que les travailleurs dirigent la société en la débarrassant du pouvoir de la bourgeoisie et des guerres !