Sous le signe de la privatisation et de la répression
Pour faire face à la pénurie d’enseignants – sans bien sûr résoudre aucun des problèmes qui en sont la cause – le gouvernement flamand a autorisé depuis 2023-2024 la mise en place de la semaine scolaire de quatre jours. Début septembre, la presse parlait de 17 écoles primaires à Bruxelles sous ce nouveau régime. Voilà le tour de passe-passe grossier que les politiciens flamands ont trouvé pour se vanter que la pénurie d’enseignants est moindre cette rentrée.
Derrière les phrases sur la pénurie, il y a la brutale réalité : l’école pour tous les enfants est attaquée. Sachant que le 5ème jour d’école sera remplacé par un jour d’atelier payant, si les parents en ont les moyens, et par une garderie muette ou une journée à la maison pour les autres ! On peut dire que la privatisation découvre désormais son visage.
Enseignement de classe
La politique actuelle continue et amplifie aussi la répression contre les familles dont les enfants sont « trop souvent absents sans motif », c’est-à-dire les familles populaires qui connaissent le plus de galères. Ainsi, la part des allocations familiales dédiée aux frais scolaires (schooltoeslag) pourra être retirée dès l’année qui suit les absences, contre deux ans jusqu’ici.
D’après les estimations budgétaires du gouvernement flamand, cette infâme mesure devrait rapporter 10 millions d’euros, des cacahuètes donc sur un budget de 19 milliards. De plus, les parents qui ne prouveraient pas par une attestation ou une inscription à des cours de néerlandais qu’ils parlent bien ou apprennent le néerlandais pourraient aussi bientôt perdre les allocations scolaires.
Voler les familles pauvres plutôt que soutenir leurs enfants à l’école n’est pas nouveau, mais cette politique s’amplifie avec la crise capitaliste et l’empressement des gouvernements à trouver de l’argent partout, sauf chez ceux qui en ont.
Manque de personnel administratif
Enfin, la ministre de l’enseignement Demir (N-VA) a également annoncé la fin des possibilités de dédoublement des directions d’écoles. En effet, face à la charge administrative de plus en plus écrasante (rien que pour mener cette immonde chasse aux parents en retard de payement pour la garderie, ou les repas chauds, le sorties culturelles, les voyages…), les directions avaient trouvé le pis-aller de scinder leurs écoles en deux établissements distincts afin d’obtenir un rabiot de personnel administratif. Cela ne sera désormais plus permis.
Le coup de bâton de la rentrée est donné. Il restera aux personnels de l’enseignement, ainsi qu’aux parents des familles populaires, à s’organiser pour refuser la situation de plus en plus insupportable qui leur est faite.
Et du côté francophone, c’est pareil !
D’un côté, de nombreux élèves sont privés de professeurs pour certaines matières, de l’autre, de nombreux professeurs manquent d’heures pour avoir un horaire complet ou n’ont pas encore d’emploi du tout ! Voilà ce qu’il en est de la pénurie dans l’enseignement !
Les ministres de l’enseignement qui prétendent vouloir lutter contre la pénurie, utilisent tous les mêmes recettes : faire faire des heures supplémentaires, faire revenir les pensionnés, utiliser les flexijobs et du personnel non formé… mais rien qui ne garantit que les élèves aient accès à leurs cours, car il n’est pas question de débloquer de l’argent pour l’enseignement !
