Quand la barbarie des guerres capitalistes nous rattrape

On ne peut qu’être choqué par les attentats ignobles perpétrés le 22 mars à Bruxelles. On ne peut qu’être du côté des blessés et de ceux qui ont perdu un proche.

Ceux qui ont perpétré ces attaques revendiquées par Daech, sont des ennemis de tous les travailleurs. Leur violence, ici comme en Syrie et en Irak, cherche à imposer leurs lois rétrogrades par la terreur, à soumettre des populations entières, à réduire les femmes en esclavage, à liquider tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

Mais on ne peut être qu’écœurés aussi par l’hypocrisie de tous ces gouvernements, belge, français, et autres, qui n’ont que les mots unité et solidarité à la bouche.

Ils prétendent être solidaires avec les victimes du terrorisme, mais ils dressent des murs et des barbelés devant les hommes et les femmes qui fuient des régions comme l’Irak, la Syrie, la Lybie, où Daech et des groupes semblables exercent leur terreur au quotidien !

Ils prétendent être solidaires avec les blessés hospitalisés, mais ils imposent toujours plus d’économies au système de santé et réduisent les possibilités de soins des malades !

Ils parlent d’unité, mais ils condamnent des centaines de milliers de jeunes au chômage et à l’exclusion !

C’est le capitalisme et les gouvernements qui le défendent, qui sont responsables de la barbarie dans le monde : la misère pour une grande partie de l’humanité, des dictatures féroces soutenues par nos gouvernements et nos armées, des guerres, des bombardements, qui tuent forcément des populations civiles. Des guerres qui ne servent qu’à défendre les profits d’une minorité de très riches. Ce sont des éclaboussures de cette barbarie qui viennent de nous atteindre ici.

Depuis les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center à New York, la « lutte contre le terrorisme » est devenue le prétexte de toutes les guerres menées par les puissances occidentales : Afghanistan depuis 2001, Irak depuis 2003, Mali en 2013, Irak et Syrie actuellement. La Belgique, si elle ne compte pas parmi les plus grandes puissances, y a largement participé.

Mais en détruisant ces pays, en les transformant en champs de ruines où il faut une kalachnikov en main pour se faire entendre, nos dirigeants n’ont fait que renforcer le terrorisme. Là où il y avait deux ou trois foyers terroristes en 2001, il y en a des centaines aujourd’hui, capables même de recruter jusque dans la jeunesse des quartiers populaires des pays riches.

Les attentats qui viennent de se produire à Bruxelles serviront, comme tous les autres, de prétexte pour amplifier ces guerres. Car dans ce système où quelques grands groupes capitalistes imposent leur domination de façon violente et dictatoriale à l’humanité entière, les dirigeants des pays riches n’ont d’autre perspective que la guerre. Depuis des décennies, les puissances impérialistes ont transformé le Moyen Orient en champs de bataille de leurs pillages et de leurs rivalités, toujours prêts pour cela à s’appuyer sur les forces les plus réactionnaires et les plus sanguinaires, à les nourrir et à les armer.

Et ce sont ces dirigeants occidentaux-là qui posent en défenseurs de la démocratie et de la liberté !

Il est utopique de penser que l’Europe peut rester un îlot de démocratie et de liberté dans un océan de misère et de guerre. Comme le mouvement ouvrier le sait depuis longtemps : un peuple qui en opprime un autre ne peut pas être un peuple libre !

Ce n’est ni la police, ni l’armée qui nous protégera de la barbarie. Au contraire. En France, l’État d’urgence, décrété au lendemain des attentats à Paris et toujours en vigueur, a servi à interdire des manifestations, notamment celle organisée en solidarité avec les réfugiés fuyant la guerre et la terreur ! Il a contribué à créer un climat où le gouvernement a pu faire arrêter au petit matin des travailleurs qui défendaient leur emploi chez Air France, comme s’il s’agissait de terroristes, et à condamner à la prison ferme des militants syndicaux de Goodyear !

Ils nous parlent d’unité aujourd’hui, mais ils continuent leur guerre sociale contre les travailleurs. Et l’armée, la police, le durcissement des lois leur serviront dans cette guerre contre tous ceux qui n’accepteront plus de payer les pots cassés de leur politique.

Alors non à l’unité avec la classe capitaliste et ses gouvernements, oui à l’unité des travailleurs d’où qu’ils viennent, autour de leurs intérêts communs d’exploités !