Mobilisation de prisonniers à Lantin

Du samedi 19 au dimanche 20 juillet, une cinquantaine de détenus de la prison de Lantin ont refusé de regagner leurs cellules en protestation contre leurs conditions de détention déplorables. Ces prisonniers demandaient notamment d’avoir accès à d’avantages de douches, de temps de préau hors des cellules ou suffisamment de repas ! L’administration de la prison prétend qu’il est matériellement impossible d’accéder à ces besoins de base à cause de la surpopulation carcérale.

À la prison de Lantin, en 2023, près de 849 personnes étaient déjà entassées pour 694 places. Au niveau du pays, il y a en moyenne plus de 110 prisonniers pour 100 places.

La surpopulation des prisons, à laquelle s’ajoute le manque de personnel, provoquent des conditions de vie inhumaines et dégradantes pour les prisonniers et des situations impossibles pour les travailleurs des prisons : tensions entre détenus, promiscuité, manque d’intimité, d’hygiène, déclin de la santé des détenus, manque de suivi par les médecins, assistants sociaux et psychologues, difficultés d’organisation des visites familiales, nombre de douches réduites, manque de serviettes de bains, d’oreillers, de sous-vêtements, de pantalons ou de chaussures en bon état…

En Belgique, près de 1 personne sur 1.000 est emprisonnée. Et ce chiffre augmente encore dans les classes populaires, car comme le rappelle la section belge de l’Observatoire international des prisons, « la prison est avant tout une institution pour les pauvres », les plus riches étant moins sanctionnés. Au 19ème siècle déjà, Karl Marx parlait de « justice de classe ».

En fait, il est souvent préférable d’employer d’autres moyens que l’emprisonnement pour lutter contre les comportements antisociaux.

Et lorsqu’il y a emprisonnement, il est dans l’intérêt public d’assurer aux détenus des conditions de vie et un accompagnement qui leur permettent de sortir de la délinquance. Sans quoi, la prison devient « l’école du crime ».