Il y a 70 ans: la fin de la deuxième guerre mondiale, mais pas du système qui l’a engendrée

Le 8 mai, on commémorait la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945 et la fin de la 2ème guerre mondiale. Un peu partout dans le monde, chefs d’Etats et chefs d’armée, la mine grave, ont célébré ce qu’ils appellent la victoire de la démocratie et de la liberté sur le fascisme.

Leurs paroles sonnent faux alors que la guerre sévit en Ukraine. Pour le premier ministre ukrainien Iatseniouk, c’était l’occasion d’afficher un nationalisme ukrainien anti-russe, un nationalisme qui n’hésite pas à invoquer d’anciennes figures ukrainiennes pro-nazies. Pour Poutine, devant un défilé militaire impressionnant, c’était le moment de raviver le souvenir de la victoire de l’Union soviétique sur l’Allemagne nazie, de faire appel au nationalisme russe pour soigner son image de président, alors que la crise frappe durement la population.

En face, Obama, président de la principale puissance militaire, dont 283.000 soldats sont stationnés dans le monde entier et qui a mené les guerres les plus meurtrières de ces dernières décennies, a déclaré qu’il faut éviter que de telles catastrophes se répètent… Quelle hypocrisie ! Quant à la France, elle est en train de devenir le second marchand d’armes au monde !

La Belgique n’a pas les moyens de ces grandes puissances, mais elle fait partie du camp capitaliste dont elle est toujours prête à défendre les intérêts. Alors ici aussi, la « mémoire » que l’on célèbre, celle de la soi-disant victoire de la « démocratie » sur le « fascisme », sert surtout à justifier les interventions militaires belges. Ainsi, dans une interview avec la RTBF, un haut gradé de l’armée en a très logiquement déduit qu’il fallait augmenter le budget militaire au profit d’une armée qui se battrait pour les citoyens et la démocratie.

Mais où est-elle, la démocratie en Afghanistan où l’armée belge est présente depuis 14 ans ? Ou encore au Mali où elle participe aux forces européennes qui sont intervenues. La Libye, où elle est intervenue à la suite du président français Hollande, n’est plus qu’un immense chaos !

Non, le 8 mai 1945 ne marque pas la victoire des « forces du bien » sur les « forces du mal », de la « démocratie » sur la « dictature ». L’effroyable massacre et l’immense champ de ruines que ce deuxième conflit mondial a engendrés, les 50 millions de civils et les 20 millions de soldats qui y ont péri, ne sont pas morts pour la liberté, mais pour des capitalistes concurrents.

La victoire des « alliés » était avant tout la victoire de l’impérialisme Américano-Anglo-Français sur l’impérialisme Allemand et Japonais. Elle ne remit pas en cause le système capitaliste qui avait engendré ces deux guerres successives. Et depuis, il n’y a pas eu 70 ans de paix, mais 70 ans de conflits incessants dans tout le tiers monde, et toujours pour les mêmes raisons.

À la fin de la Première Guerre, la colère des peuples avait déchaîné une puissante vague de révolte qui avait engendré la Révolution russe et déferlé sur un grand nombre de pays européens dont l’Allemagne. Si la révolution n’avait été finalement victorieuse dans aucun autre pays que la Russie, elle avait sérieusement ébranlé le pouvoir de la classe capitaliste.

A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les dirigeants impérialistes vainqueurs prirent les devants pour qu’une telle situation révolutionnaire ne se reproduise pas. Ils bombardèrent systématiquement la population ouvrière allemande et les villes japonaises, dont Hiroshima et Nagasaki.

Des révoltes, il y en a pourtant eu, dans une moindre mesure en Europe, mais surtout dans les pays dominés par le colonialisme. Et beaucoup de travailleurs et de militants, dans l’Armée Rouge ou dans la « résistance », pensaient se battre pour un monde meilleur, sans capitalisme et sans guerre.

Mais les Partis Communistes, inféodés aux dirigeants de l’URSS stalinienne, trahirent ces élans révolutionnaires et se mirent au service de leur bourgeoisie.

En ce 8 mai 2015, après 70 années de conflits incessants et dans une barbarie croissante, on peut dire que l’humanité a payé cher l’absence de révolution au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale.

Dans ce monde capitaliste à bout du souffle, bien incapable d’engendrer autre chose que des crises et des guerres, c’est le drapeau de la révolution communiste et internationaliste de la classe ouvrière, que les partis staliniens ont abandonné, qu’il faut relever. C’est la seule perspective qui offre un avenir à l’humanité !