Trois ans après, le personnel des blocs opératoires de l’hôpital Jolimont à La Louvière se souvient encore avec fierté de la grève qui les a unis et fait reculer la direction. En pleine crise du Covid, la direction de l’hôpital a tenté de pallier la pénurie d’infirmières en proposant des conditions salariales plus avantageuses aux nouveaux embauchés, mais pas aux anciens !
Après tant de sacrifices, le personnel du bloc opératoire n’était pas prêt à accepter cette injustice. Ils ont décidé et organisé leur grève. Leur premier succès a été de réussir à entraîner les nouveaux embauchés dans leur mouvement. Un beau pied de nez à la direction qui comptait sur la division entre jeunes et anciens ! Mais le point de bascule a été le soutien des chirurgiens eux-mêmes. Les épreuves partagées ensemble… et l’argent perdu du fait des opérations reportées a convaincu les chirurgiens de se joindre à leurs collègues. La direction a fini par céder et accorder les mêmes conditions à tout le personnel des blocs opératoires.
Depuis, la direction s’est arrangée pour reprendre ce qu’elle avait concédé par une augmentation de la flexibilité. Les primes obtenues pour dédommager les prestations excédentaires en cas d’urgence compensent à peine l’inflation des prix, tandis que les dépassements d’horaire deviennent une nouvelle norme.
La lutte des travailleurs pour leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail, n’est jamais finie dans un système hospitalier soumis à la loi de la rentabilité. Mais l’exemple de leur grève montre ce dont les travailleurs sont capables pour s’unir et se défendre ensemble.