Échos des piquets de grève du 9 novembre :

Interrogées sur la grève du 9 novembre dans les embouteillages ou devant les magasins fermés, une majorité des personnes répondaient «  cette grève est justifiée ». Ce fait reflète la profonde inquiétude des travailleurs face à l’explosion des prix. Et pourtant, les grévistes savent qu’elle a été difficile, parce qu’ elle n’a pas pu s’appuyer sur une large mobilisation. Mais les piquets de grève ont souvent été l’occasion d’échanges entre collègues de travail sur la gravité de la situation. Ces discussions sont la base d’une perspective pour ceux qui sont convaincus qu’une large lutte collective est indispensable :

Chez Audi-Forest (Bruxelles)

« On a bien été indexés de 8% en juillet, mais depuis lors, on n’a quasiment pas eu un mois sans chômage. Il est très difficile de planifier, on ne sait jamais combien on aura sur le compte. »

Les travailleurs expriment leur colère contre le nouveau système à points pour dissuader de prendre des congés maladie ou pour impératif familial, sous peine de licenciement : « c’est vraiment la dictature ! » Et cela, alors qu’ « on est pressé comme des citrons et qu’on perd de l’argent ».

A Mons

Une déléguée de l’hôpital Ambroise Paré témoigne « la flambée des prix de l’énergie pousse la direction à faire des économies sur tout. La situation est catastrophique. Des pensionnés arrivent déjà en hypothermie faute de chauffage, mais les urgences sont débordées, car de nombreux contrats n’ont pas été renouvelés. Le personnel est à nouveau sur les genoux ». 

A Ghlin

Les grévistes comparent leurs factures d’énergie « à un deuxième loyer, parfois plus élevé que le premier ». Le chômage économique est une plaie. Chez Aisin, il atteint jusqu’à 15 jours par mois pour certaines catégories de travailleuses.

La majorité des grévistes sont conscients qu’une mobilisation plus large est indispensable. Les actions ponctuelles, comme celles du 9 novembre, organisées par les syndicats sans concertation avec les travailleurs, sans assemblées, sans proposer de suite, ni d’objectifs concrets, entretiennent la méfiance envers les syndicats et le scepticisme sur l’action collective. Beaucoup de discussions entre collègues sont nécessaires pour que les travailleurs retrouvent confiance en leur force.