Un accord de paix a été signé sous le patronage des États-Unis entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda. Trump s’est félicité de la fin du conflit de plus de 30 ans dans la région congolaise du Kivu, à la frontière du Rwanda. Mais celui-ci n’implique pas le principal groupe armé engagé dans le conflit, le M23, et sert surtout à préparer une nouvelle étape dans le pillage du pays au profit des grands groupes capitalistes américains et occidentaux.
Les politiciens occidentaux qui ont commenté cet accord ont montré tout leur mépris envers les populations de la région. Trump a avoué qu’il « était un peu hors course dans ces négociations » car il « ne connaît pas grand-chose à ce conflit », tout en revendiquant un prix Nobel pour son rôle dans l’accord de paix… Maxime Prévot a félicité la RDC et le Rwanda d’avoir « choisi » la paix. Il fallait tout le mépris du ministre des affaires étrangères de l’ancien État colonisateur, pour présenter la guerre au Kivu comme un « choix » des pays africains.
En réalité, les principaux responsables de ces conflits sont les États et les capitalistes occidentaux. C’est la Belgique qui a préparé le terrain en créant de toute pièce de fausses ethnies pour mieux diviser et dominer le pays au moment où le Rwanda était une colonie belge. C’est la Belgique qui a colonisé et pillé le Congo pendant plus d’un demi-siècle, sans le développer. Ce sont les capitalistes européens et américains qui alimentent ce conflit depuis 30 ans, en vendant les armes aux différents groupes armés qui pullulent au Congo et dans toute l’Afrique, et en leurs achetant à bas prix les minerais des régions qu’ils contrôlent.
La paix proclamée risque de n’être qu’un effet d’annonce comme Trump les multiplie à propos des guerres en Ukraine ou au Moyen-Orient. Le principal groupe armé du conflit, le M23, soutenu par le Rwanda, qui contrôle les deux villes les plus importantes du Kivu, a déjà affirmé que cet accord ne le concernait pas car il avait été fait sans lui, et les combats continuent de faire rage…
Derrière le prétexte d’apporter la paix, ce que cherchent Trump et ses comparses capitalistes, c’est surtout de prendre le contrôle sur l’extraction des nombreux minerais du pays, comme le cobalt, le coltan ou le lithium, indispensables pour de nombreuses industries stratégiques, y compris celle de l’armement.
Jusqu’à présent, les capitalistes américains s’étaient désintéressés des mines congolaises, les laissant parfois dans les mains d’entreprises chinoises. Ils pouvaient ensuite racheter les minerais à bas prix aux entreprises chinoises, pour faire d’immenses profits avec les ordinateurs, téléphones ou voitures électriques construites avec ces minerais.
Mais les États-Unis sont en conflit économique avec la Chine et se préparent ouvertement à un conflit militaire. Du point de vue des capitalistes américains, il est donc hors de question de laisser des ressources stratégiques dans les mains de leurs concurrents, « ennemis » demain.
De gros capitalistes américains, comme Bill Gates ou Jeff Bezos, ont récemment investi des centaines de millions dans l’entreprise KoBold Metals, qui cherche à prendre le contrôle de mines importantes au Congo, comme la gigantesque mine de lithium de Manono, déjà disputée par plusieurs compagnies. Trump s’est réjoui avec cynisme de ce que « les États-Unis obtiennent dans cet accord beaucoup de droits miniers au Congo ».
La paix ne pourra pas être établie dans cette région aux immenses ressources mais à la population très pauvre, et aux gouvernements corrompus entre les mains de capitalistes concurrents.
Sans révolution dirigée par les travailleurs contre le capitalisme lui-même, les guerres, les pillages et la misère ne pourront cesser.