Industriel belge spécialisé dans les pommes de terre surgelées, Jan Clarebout possède quatre usines en Belgique et depuis trois ans, une nouvelle usine à côté de Dunkerque (430 travailleurs). Il a annoncé qu’il vendait ses usines à un groupe agroalimentaire américain, Simplot.
La vente des usines se chiffre à trois milliards d’euros… et les travailleurs exigent une prime de « rachat ». Mais Clarebout ne veut céder que 500 euros aux 3.000 travailleurs, soit 0,05% de ce que va toucher le patron. Cette annonce a déclenché la grève jeudi 2 octobre, sur l’ensemble des sites.
Le patron Jan Clarebout prétend avoir monté cette entreprise par son travail acharné et en prenant des risques et qu’il a donc mérité de devenir la 10ème fortune de Belgique en la revendant !
Mais toute la richesse que représente cette entreprise a été créée par les travailleurs, qui étaient en permanence sous pression pour produire plus et plus vite. Et ceux-ci prennent des risques chaque jour, d’autant que l’entreprise est connue pour ses nombreux accidents de travail, qui ont même fait deux morts en 2016 et 2017. Sur les piquets, les grévistes font le calcul : Jan Clarebout va gagner 1 million d’euros par travailleur, alors les travailleurs estiment que la prime doit être d’au moins 10 à 15.000 euros !
La direction de l’usine de Dunkerque a cherché à diviser les travailleurs en faisant une proposition de 1.000 euros supplémentaires, uniquement pour ceux de Dunkerque, où la grève continue. En Belgique, le patron a envoyé des huissiers pour tenter de casser le piquet de grève en menaçant les grévistes d’amendes.
La proposition de prime a été rejetée immédiatement par les grévistes français, d’autant plus que des liens se sont créés entre travailleurs de France et de Belgique car des délégations se sont déplacées d’un site à l’autre. Ces liens internationaux entre travailleurs sont déjà une première victoire.
