Factures impayables, crise économique, guerres… se défendre ou subir, voilà la question pour les travailleurs !

Les factures de plusieurs milliers d’euros pour le gaz et l’électricité commencent à tomber. Et bien des ménages se retrouvent déjà à payer 400, 600, 1 000 euros par mois pour s’éclairer et se chauffer !

Les organisations syndicales avaient prévu pour le 21 septembre « une mobilisation de 5 000 militants ». C’est plus du double qui sont venus, et pas seulement des délégations de grosses entreprises : des jeunes travailleurs qui manifestaient pour la première fois, des travailleurs de PME, flamands comme wallons, qui ont compris qu’il est indispensable de réagir. Que proposent après les directions syndicales ? Attendre le 9 novembre pour une grève générale ? Mais il y a urgence !! Et vont-elles la préparer sérieusement ?

D’autant que le choc ne peut que toucher davantage de travailleurs. Car les mesures gouvernementales ne suffiront pas.

La baisse à 6% de la TVA sur l’énergie est dérisoire face à des factures mensuelles de centaines d’euros.

La « taxe sur les surprofits » des fournisseurs d’énergie n’est qu’une gesticulation des politiciens pour faire diversion. Même si elles étaient taxées de quelques milliards, ce serait bien insuffisant, les entreprises capitalistes, comme TotalEnergie, Engie, Luminus, …, étant libres d’imposer des prix délirants, sans rapport avec leurs coûts de production ou d’approvisionnement.

Les CPAS payeraient une partie des factures ? Mais ils sont déjà submergés d’appels à l’aide et 60% de ceux qui ont théoriquement droit à ces aides n’y ont pas accès. Et qui renflouera les CPAS sinon les impôts ? On nous prendrait d’une main ce qu’on nous donnerait de l’autre !

Et puis surtout, tarif social de l’énergie ou aide du CPAS ne concernent que la partie la plus pauvre de la population alors que ce sont plusieurs millions de personnes qui ne pourront plus payer leur chauffage, ou qui devront se priver sur autre chose.

Il ne manque pas de politiciens démagogues pour jouer sur la division et dénoncer les chômeurs et les prétendus « assistés ». C’est trop facile ! Qui ne connaît un collègue ou un parent en dépression ou devenu handicapé suite à la productivité imposée dans les entreprises ? Les seuls vrais assistés, ce sont les patrons qui augmentent leurs profits grâce à tous les cadeaux des gouvernements !

Au-delà des problèmes de chauf­fage, cette crise énergétique accélère la crise économique. De nombreux artisans ou des PME sont incapables de payer leurs factures d’énergie. De leur côté, des grosses entreprises mettent une partie de leur production à l’arrêt pour préserver leur rentabilité. Cela ne peut qu’entraîner plus de chômage.

La demande du patronat de baisser les salaires, les licenciements, le recours au chômage économique, alors que tous les prix augmentent, ne peuvent qu’aggraver le recul de la consommation. Les bourses chutent parce que les capitalistes anticipent une baisse de l’activité économique et donc des profits.

Les gouvernements, incapables d’enrayer la crise de l’énergie, sans moyens pour empêcher l’effondrement économique, font payer les classes populaires. Déjà les mesures d’austérité s’attaquent aux fonctionnaires, aux dépenses de santé, d’éducation, de transport en commun, et bien entendu, de l’assurance chômage et de l’assurance maladie.

Et pour affaiblir les travailleurs et tenter d’empêcher leur défense collective, ceux qui nous dirigent tentent de diviser les travailleurs entre ceux qui ont encore un salaire et ceux qui n’en ont plus, ou selon la langue qu’ils parlent.

Ils nous imposent l’austérité, mais elle ne concerne pas les dépenses militaires ! Comme tous les gouvernements européens, le gouvernement belge a encore augmenté son aide militaire à l’Ukraine.

Et la présidente de la Commission européenne vient de s’opposer à la recherche d’un cessez-le-feu entre l’Ukraine et la Russie. Avec la peau des Ukrainiens, les pays de l’OTAN veulent mettre la Russie à genoux, pour disposer à leur guise de ses richesses. Mais ils risquent d’entraîner tous les peuples de la région dans des guerres et des destructions sans fin, comme ils l’ont fait en Palestine, Irak, Syrie, Congo, Afghanistan, Libye…

Le capitalisme dispose de puissantes ressources techniques et financières, mais il ne réussit qu’à enfoncer l’humanité dans un chaos général !

Les travailleurs, en prenant en main la direction de la société et de l’économie, n’auront besoin d’exploiter ni de détruire personne pour produire les richesses nécessaires à tous. C’est une société socialiste qui représente l’avenir.

Dans l’immédiat, il faut soutenir toutes les initiatives pour aider les travailleurs à se regrouper et défendre leurs intérêts.