Le capitalisme s’enfonce dans la crise, travailleurs, défendons nos intérêts nous-mêmes!

Lundi 20 juin, entre 70 000 et 80 000 travailleurs ont manifesté à Bruxelles contre la vie chère. Au cours des semaines précédentes, ils étaient des milliers en grève ou en manifestation en Angleterre, en Allemagne, en Équateur, en Corée du Sud, au Kenya, en Iran…

Partout dans le monde, les hausses de prix rendent la vie des travailleurs impossible, car les salaires sont insuffisants. Dans les pays pauvres qui importent leur nourriture, c’est la famine qui menace les populations.

La hausse des prix est avant tout provoquée par les capitalistes qui spéculent sur les marchés de l’énergie et des denrées alimentaires pour réaliser des profits gigantesques. Exxon par exemple, le premier groupe pétrolier mondial, a réalisé 23 milliards de dollars de profit cette année.

C’est toute l’économie mondiale qui est impactée par ce racket et ce sont  les travailleurs qui en supportent les conséquences. La plupart des patrons peuvent protéger leurs profits en répercutant la hausse des coûts de production sur le prix des marchandises. Et en même temps, ils font pression contre l’augmentation des salaires quand ils ne les réduisent pas.

Les travailleurs n’ont pas à accepter d’être sacrifiés pour que les profits soient garantis ! Leur travail est la seule source des richesses produites par l’économie capitaliste. Ils portent sur leurs épaules le fonctionnement de toute la société. C’est à eux que le patronat, les actionnaires, les ministres et tant d’autres doivent leur existence et leur confort. Ce sont les travailleurs qui ont produit les 1470 milliards de dollars de dividendes que les actionnaires des plus grandes entreprises du monde ont reçus cette année ! Cela fait trop longtemps que les travailleurs supportent la vie de ces parasites. Rien ne justifie d’accepter une nouvelle ponction au détriment des salaires, des pensions et des allocations ! Il n’y a aucune raison d’accepter d’aller vers la misère !

Alors il est nécessaire d’augmenter les salaires et les pensions en prenant sur les profits !

Mais le patronat ne reculera pas de lui-même. Les hausses de salaires, il faudra les lui imposer. Prétendre qu’il suffirait en Belgique de changer une loi pour négocier avec le patronat les hausses de salaire dont ont besoin les travailleurs, c’est ne rien comprendre à la lutte des classes, ou bien mentir aux travailleurs. C’est pourtant ce que sous-entendent aujourd’hui les directions syndicales, auxquelles fait écho le PTB. Pourtant toute l’expérience du mouvement ouvrier démontre que pour augmenter les salaires, c’est avant tout une question de rapport de force, de grèves et de manifestations.

Pour construire ce rapport de force, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Et ceux déjà déterminés à la lutte doivent convaincre ceux qui hésitent encore.

Pour ces futures luttes, les travailleurs ont besoin de mots d’ordre clairs : imposer des augmentations de salaire et de pensions en prenant sur les profits et partager le travail entre tous les travailleurs et chômeurs. Quant aux patrons qui diront qu’ils n’y arrivent pas, qu’on rende publique leur comptabilité pour vérifier d’où vient et où va l’argent. 

Se préparer à se défendre et s’unir pour imposer la hausse des salaires, des pensions, et le partage du travail est d’autant plus urgent que le capitalisme s’enfonce dans la crise et que de nouvelles attaques se préparent contre les travailleurs.

Il y a les banques centrales qui sont en train d’augmenter les taux d’intérêt et prennent le risque de provoquer une nouvelle récession et des faillites à la clé.

Et puis tous les gouvernements augmentent leurs budgets militaires. C’est ce qui se passait à la veille de la Première Guerre mondiale, quand les bourgeoisies se préparaient à faire la guerre avec la peau des travailleurs. En Belgique, le gouvernement a déjà mis sur pied une option à l’école secondaire pour apprendre aux jeunes à devenir militaire dès 16 ans.

Et les travailleurs font aussi face à leurs ennemis d’extrême droite. Ces militants anti-ouvriers qui ont toujours été au service des patrons, ont profité en France de la campagne présidentielle de Le Pen et de Zemmour. Ce sont les mêmes qui, aux États-Unis, font la chasse aux migrants venus d’Amérique latine.

Les travailleurs ont tout intérêt à se préparer à se défendre avant que la situation ne devienne catastrophique. Le capitalisme s’enfonce dans la crise et emmène l’humanité vers la barbarie. Il n’y a que les travailleurs qui peuvent l’en empêcher en s’unissant par-delà toutes les frontières pour lutter jusqu’à se saisir du pouvoir, renverser le capitalisme moribond et le remplacer par une société nouvelle, débarrassée de l’exploitation.