Les élections finies, la classe capitaliste continue sa guerre de classe contre le monde du travail

Le partage des fauteuils ministériels entre les différents partis pour le gouvernement fédéral promet de prendre encore du temps. Mais le patronat n’a pas attendu le nouveau gouvernement pour repasser à l’attaque. Pas besoin de gouvernement en effet pour que Delhaize, Bosch, ESB, HP, Proost, etc. décident des licenciements et privent de nombreux travailleurs de leur salaire. D’après le journal De Standard, rien que dans les 33 jours depuis les élections, 4000 licenciements ont été annoncés.

Et combien d’autres plans néfastes attendent encore dans les tiroirs ? Non, la classe capitaliste n’a pas fini son offensive contre le monde du travail.

Même les grands moyens médiatiques mis au service du spectacle footballistique censé réunir tout le pays sous le drapeau national ne peuvent masquer entièrement cette guerre de classe que le patronat mène contre les travailleurs. Trop importants sont les reculs que subit la classe ouvrière, et trop importantes les richesses accumulées à l’autre pôle de la société, du côté des capitalistes.

C’est leurs profits ou nos salaires, c’est eux ou nous.

Le rôle des gouvernements, dans cette guerre, n’est nullement celui d’un arbitre au-dessus de la mêlée. Ils sont du côté des riches, de ceux qui s’enrichissent du travail des ouvriers et des employés.

Ils sont au service de la classe patronale et aucun futur ministre n’envisage de remettre en cause ce pouvoir des riches privilégiés.

Alors que le nouveau gouvernement soit de droite avec la N-VA ou qu’en fin de compte, ce soit à nouveau le PS qui se charge de le faire appliquer, le programme du gouvernement est déjà écrit : ce seront des nouvelles économies dans les services publics, dans la santé, les pensions, l’enseignement, et tout ce qui est utile à la population. Ce seront des nouvelles baisses des pensions, des nouvelles baisses des salaires… et des discours qui nous prêchent la résignation.

S’il y a des licenciements, si les salaires baissent, ils nous disent que c’est à cause de la crise et la concurrence étrangère, alors que c’est parce que les grandes familles bourgeoises préfèrent maintenir leurs profits plutôt que les emplois.

Ils nous disent aussi qu’il faut faire des économies dans l’enseignement ou dans la santé, parce qu’on vivrait au-dessus de nos moyens, mais c’est faux, c’est parce que l’argent public a été utilisé pour sauver la mise aux banquiers et aux spéculateurs.

Ils voudraient nous faire croire que la baisse des pensions, ce serait parce qu’on vit plus longtemps, alors que ce sont les capitalistes qui accaparent une part toujours plus grande des richesses, fruit du travail.

Mais les travailleurs ne peuvent pas se résigner à perdre leur emploi, ils ne peuvent pas se résigner au chômage de masse, à la généralisation des bas salaires, à voir les aînés réduits à la misère et les jeunes à une exploitation digne du 19ème siècle. Il n’y a pas d’autre choix, il faut que les travailleurs défendent leurs intérêts vitaux contre le patronat et le gouvernement à son service.

C’est la crise et les affaires vont moins bien ? Peut-être, mais ce n’est pas aux travailleurs de faire des sacrifices, c’est aux capitalistes qui se sont enrichis de payer. Qu’on prenne sur les profits actuels et passés pour partager le travail entre tous, sans perte de salaire.

Cette lutte, il faudra la mener ensemble. Qu’on soit postier ou caissière au Delhaize, qu’on soit enseignant ou ouvrier dans la sidérurgie, qu’on soit intérimaire, qu’on travaille sous CDI ou qu’on ait le statut de fonctionnaire, qu’on ait un travail ou qu’on n’en ait plus, qu’on parle flamand ou français, il faudra trouver le chemin d’une lutte réunissant tous les travailleurs, tous ceux qui sont obligés de vendre leur travail pour vivre.

La force des travailleurs est intacte. Elle réside dans le fait que rien ne peut se faire, les voitures ne peuvent être fabriquées, les trains circuler, les avions décoller sans que les travailleurs le veuillent. Et si les patrons ont besoin de travailleurs pour faire fructifier leur capital, les travailleurs n’ont pas besoin des capitalistes dont la seule fonction est de spolier les fruits de leur travail !