Grève à Volvo Cars Gand

Les plans de Volvo Cars Gand d’intensifier la charge de travail à l’arrivée d’un nouveau modèle ont provoqué une grève de quatre jours, la première depuis 30 ans dans cette usine de 5 000 travailleurs.

La direction veut mettre fin aux contrats de 250 travailleurs intérimaires, faire régulièrement travailler le samedi, rendre le travail supplémentaire obligatoire et accélérer la vitesse de la chaîne.

Lundi 11 septembre, des travailleurs de l’équipe du matin ont débrayé. Leur action a fait tache d’huile sur toute la ligne de montage où travaillent environ 800 travailleurs par équipe. L’équipe de l’après-midi et celle de la nuit ont suivi.

Ce n’est qu’à la fin du deuxième jour de grève que les syndicats, voyant la détermination des travailleurs, ont appuyé la grève, ou plutôt ont fait semblant de la soutenir.

Les directions syndicales n’ont rien trouvé de mieux que d’organiser un référendum pour ou contre le préaccord qu’ils avaient discuté avec la direction dans le dos des ouvriers en grève. La réponse devait décider de la poursuite ou non de la grève.

Seuls les grévistes auraient dû voter pour savoir s’ils voulaient ou non continuer. Mais bien sûr, tous les salariés de l’usine ont été appelés à voter, aussi les non-grévistes, et les syndicats ont mis en avant comme d’habitude de soi-disant « règles de la concertation sociale » qui n’ont rien de légales, mais prescrivent qu’une majorité des deux tiers doit voter la grève pour qu’elle soit défendue par ces appareils qui défendent plus les intérêts des patrons que ceux des ouvriers.

Comme « seulement » 57 % ont voté contre l’accord, et non 66 %, cette grève pourtant largement suivie chez les ouvriers, fut déclarée terminée par les syndicats et les travailleurs de l’équipe du vendredi matin ont été prévenus par SMS, en pleine nuit, pour reprendre le travail !

Pourtant, la direction commençait à reculer. Dans l’accord, elle promet de prolonger les contrats de 150 intérimaires, de payer une prime de 25 € pour les trois samedis travaillés et d’accélérer le rythme de la chaîne plus progressivement.

Ce n’est bien sûr pas ce que voulaient les travailleurs et il n’est pas étonnant que l’équipe du vendredi matin ait été très clairsemée.

Les travailleurs ont montré leur combativité et peuvent en être fiers. Ceux qui ont eu le courage de faire grève malgré les chantages de la direction ont bien raison. Et cela même s’ils étaient en minorité, car ils défendent les intérêts communs de tous les travailleurs.

Les grévistes n’ont pas dit leur dernier mot. Si les travailleurs ne veulent pas devenir esclaves du profit patronal, ils n’ont pas d’autre choix que de lutter… et de s’organiser pour pouvoir décider de leurs grèves, même contre l’avis de la bureaucratie syndicale.