Nous sommes tous des travailleurs grecs !

Gel des salaires, diminution drastique des primes de fin d’année et des pécules de vacances des fonctionnaires, gel des pensions et gel de l’embauche et non remplacement d’un fonctionnaire sur 2 partant en retraite dans les services publics, augmentation du prix des carburants et de la TVA…  Voilà quelques-unes des mesures du programme d’austérité draconienne que le gouvernement grec a annoncé à la population.

Le gouvernement grec présente ainsi aux classes populaires la facture de l’endettement de la Grèce. Ce ne sont pourtant pas les classes populaires qui ont causé cet endettement!  Ce sont les entreprises qui fraudent massivement et les banques qui ont spéculé. Rien qu’en 2008, le gouvernement grec a dépensé 28 milliards pour le sauvetage des ces dernières.

Au nom du soutien à l’économie en crise, les banques ont reçu l’argent gratuitement des différents Etats de l’Union européenne, et la banque centrale de l’Union européenne, la BCE, continue à prêter aux banques au taux d’ami de 1%. Mais cet argent ne va pas dans la production, il va dans les opérations financières et la spéculation, car c’est là qu’il rapporte le plus à très court terme.

Ce qui rapporte le plus aux banques, c’est de prêter à l’Allemagne à contre un intérêt de 3,25% l’argent emprunté à 1% à la banque centrale. Et cela rapporte encore plus de le prêter à la Grèce à 6,4%!

Or, pour honorer ses échéances de remboursement, la Grèce n’a pas d’autre choix que d’emprunter davantage, de s’endetter plus. Et ses difficultés à rembourser sont même l’objet de spéculations et incitent les banques à exiger de la Grèce des taux d’intérêts toujours plus hauts.

C’est un énorme hold-up des banques sur les peuples. La pauvreté de la population, la possible faillite des Etats eux-mêmes, le fait que les banques détruisent ainsi la base même de l’économie, les difficultés que cela crée pour la zone euro, rien ne les arrête. Car la soif de profits des capitalistes ne connaît pas de limite. Ils veulent toujours plus, coûte que coûte. C’est cela qui a mené à la crise bancaire et c’est ce qui peut très bien mener demain à une crise encore plus grave.

La population grecque n’est pas la seule dans la ligne de mire de la spéculation bancaire. Tous les Etats se sont endettés jusqu’au cou pour voler au secours des banques et des entreprises et aucun n’a respecté les 3% de déficit maximum de la zone euro. Et, bien sûr, tous les Etats ont triché en ne déclarant pas certaines dépenses. La dette de la Belgique a crû ainsi de 50 milliards d’euros depuis 2008.

Quant à la solidarité entre les gouvernements des pays de l’Union européenne, elle n’existe pas. Les gouvernements ne sont que les serviteurs de leurs capitalistes nationaux, et ce n’est que d’eux qu’ils sont solidaires. Ainsi, même si l’Allemagne finissait par concéder un prêt à la Grèce, elle ne le fera pas pour le bien de la population grecque, mais pour le profit de ses propres banques et entreprises qui ont des intérêts en Grèce. Et ce sera encore une fois la population qui sera invitée à rembourser.

L’Union européenne elle-même est une construction au service de ces mêmes banques et entreprises. La Banque centrale européenne n’a même pas le droit de prêter aux États, dont la Grèce, alors qu’elle en a besoin pour payer ses fonctionnaires ? Les banques, elles, ont droit aux prêts à 1%, et elles ne doivent même pas justifier l’emploi qu’elles font de cet argent. Elles peuvent spéculer et verser des dividendes à quelques très grands actionnaires, sans devoir de comptes à personne! Personne ne demande des efforts à leurs actionnaires! Et quand bien même l’un ou l’autre Sarkozy, Obama ou Merkel le tenterait, les riches actionnaires sauraient se défiler.

On peut faire payer les actionnaires, mais il faut un tout autre rapport de force et il faut changer les règles mêmes du système. Cela, seuls les travailleurs en sont capables car nous sommes nombreux, nous faisons tout fonctionner et nous sommes partout…

Nous sommes tous des « travailleurs grecs » et nous n’avons qu’une option, celle de nous organiser pour refuser toute mesure d’austérité. Nos salaires et nos pensions ne doivent pas être donnés en pâture aux banques. Au contraire, il faut exproprier les banques et avec elles arracher l’économie toute entière des griffes des grands actionnaires. Car tant que ce sont les capitalistes qui dirigent l’économie pour leurs seuls profits, la catastrophe que vivent les classes populaires ne fera que s’aggraver. Exproprier les banques pour les soumettre au contrôle de la population, afin que les richesses servent à ceux qui les ont produites, c’est une mesure indispensable pour la société toute entière!