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Les travailleurs ne peuvent en aucune façon faire confiance à l’extrême droite

Le show de la campagne électorale commence. Du côté francophone, les présidents de parti ont donné le coup d’envoi lors d’un débat sur la RTBF. Et comme tous les cinq ans, ils ont entamé l’étalage de leurs promesses mensongères.

Mais nous sommes nombreux à ne plus croire à leur cirque électoral.

La réalité, c’est que tout empire, avec la complicité des gouvernements qui se succèdent !

Les entreprises licencient impunément. Les loyers explosent, alors que les salaires, les pensions, les allocations sont rongées par la hausse des prix. Et les risques de guerre se multiplient, partout les dépenses militaires augmentent, et les discours va-t’en guerre, comme ceux de Macron, deviennent la norme.

Alors, en Flandre, c’est le Vlaams Belang qui est donné en tête des élections. En Wallonie, l’extrême droite monte aussi, même si cela ne se traduit pas encore dans les sondages électoraux. Beaucoup d’électeurs se disent « ceux-là, on ne les a pas encore essayés, ils n’ont pas encore été pourris par le fait d’avoir été au gouvernement comme les partis socialistes, libéraux, centristes, chrétiens et écologistes ».

Mais il suffit de regarder dans les autres pays pour voir que l’extrême droite n’est pas du côté des travailleurs !

En Italie, Giorgia Meloni et son parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, dirige le gouvernement. Là, elle mène une politique anti-ouvrière brutale au service des capitalistes. L’une de ses premières mesures a été de démolir le « revenu de citoyenneté », un revenu minimum de survie dont dépendaient des centaines de milliers de familles. Et, preuve de sa servilité aux capitalistes, quand Meloni a déclaré vouloir taxer les banques comme elle l’avait promis lors de sa campagne, il ne lui a fallu que 24 h pour retourner sa veste, terrifiée par la tempête que les spéculateurs ont, en réponse, déclenchée sur les marchés financiers !

Partout où l’extrême droite dirige, c’est contre les travailleurs ! En Autriche, c’est le parti FPÖ, qui a participé au gouvernement de 2017 à 2019, et qui a réintroduit la semaine des 60 heures. En Pologne, avant d’être remplacé par un autre gouvernement, le gouvernement d’extrême droite avait restreint toutes les libertés, et notamment celle d’avorter. En Hongrie, le gouvernement de Viktor Orban a fait voter en 2019 une loi qui permet à un patron d’exiger de ses salariés jusqu’à 400 heures supplémentaires par an, payables trois ans plus tard. Et puis en Israël, le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou contribue à voler les terres des Palestiniens et assassine massivement dans la bande de Gaza.

Partout où elle arrive au pouvoir, l’extrême droite fait la démonstration de son vrai visage :  celui du pire ennemi des travailleurs !

L’extrême droite en Belgique ne fait pas exception. Quand le patronat réclame du prochain gouvernement des mesures d’austérité, que le gouverneur de la Banque Nationale parle d’au moins 2,5 milliards par an à rogner sur les dépenses publiques, et réclame un gel des salaires, le Vlaams Belang déclare :  « il y a encore de l’argent à récupérer ! » et, « nous nous concentrons sur la réduction des dépenses et des coûts » ! En clair, cela veut dire que c’est encore dans la poche de la population, et en particulier des travailleurs, des chômeurs et des pensionnés, que le Vlaams Belang compte récupérer de l’argent.

Voilà ce que veulent les politiciens d’extrême droite ! Comme tous ceux qui cherchent à mettre le nez dans la mangeoire des gouvernements, ils multiplient les promesses et les discours démagogiques pour séduire les électeurs, mais s’ils sont élus, ils feront payer la crise à la population, comme les autres.

Quoi qu’il en soit, le patronat attend du prochain gouvernement une offensive considérable contre la population, peu importe que la composition de la coalition, avec l’extrême droite ou sans.

La seule chose qui pourrait s’y opposer ce sont des luttes larges et déterminées du monde du travail !

Aujourd’hui, se défendre collectivement paraît impossible à la majorité des travailleurs tant ils se sentent isolés et pris dans l’étau de la concurrence entre travailleurs. Dans les entreprises beaucoup ressentent : « oui, c’est tout le système qu’il faudrait changer, ça serait possible en s’y mettant tous ensemble, mais aujourd’hui chacun est tenu par mille problèmes, et essaye de s’en tirer individuellement. »

Devant cette absence de perspective du monde du travail, l’extrême droite se trouve encore une fois être la pire ennemie des travailleurs ! Car l’extrême droite se nourrit de la division et l’approfondit, en montant les Flamands contre les Wallons, les Belges contre les immigrés, les hommes contre les femmes, ceux qui ont un emploi contre ceux qui n’en ont plus…

Alors face aux conséquences de la crise, face à l’austérité que tentera d’imposer le prochain gouvernement et face aux guerres qui se rapprochent, les travailleurs ne doivent pas voter pour l’extrême droite, leur pire ennemi, mais se préparer aux luttes de demain, en faisant tomber toutes les divisions et toutes les frontières, qui ne servent que les intérêts du patronat !

L'actualité en bref

Screening des travailleurs du rail

L’autorité nationale de sécurité (ANS) impose désormais des « vérifications de sécurité » à plusieurs postes de travail de la SNCB et d’Infrabel. Cela concerne, entre autres, les techniciens, les conducteurs de train et les agents Sécurail.

La police fédérale et la Sûreté de l’État (les services de renseignements belges) vont passer au peigne fin la vie et les fréquentations de 7.900 cheminots et celle des prochains à postuler.

À l’issue de ces contrôles, la décision d’un licenciement pur et simple peut être prise, sans recours, avec interdiction à vie de postuler dans les chemins de fer.

Sous couvert de la lutte contre le terrorisme, l’État se raidit encore plus contrôler les travailleurs.

Mais la dégradation et la menace de blocage du réseau n’ont pas besoin d’attendre le terrorisme, la direction s’en charge déjà ! … en maintenant le sous-effectif, en supprimant des postes, en fermant des guichets en gare.

D’Ieteren : les actionnaires s’engraissent

D’Ieteren, une société d’investissement basée à Bruxelles, a vu exploser ses bénéfices en 2023.

Le chiffre d’affaires du groupe, qui a augmenté de 43 % durant l’année écoulée pour atteindre 11,6 milliards, a permis aux actionnaires de toucher pas moins de 220 millions d’euros.

Parmi ses secteurs d’activité juteux, une filiale qui distribue des voitures des marques Volkswagen en Belgique : « D’Ieteren Automotive ». Celle-là même qui, en 2022, avait licencié sec 98 travailleurs en fermant un site de carrosserie à Drogenbos ainsi que des bureaux à Ixelles. La même qui avait aussi, en 2020, supprimé 123 emplois dans « un plan de transformation ».

En clair, après avoir licencié et augmenté la charge de travail de ceux qui restent, les affaires de la famille D’Ieteren roulent bon train, elle qui transmet de génération en génération son patrimoine bourgeois depuis plus de deux siècles.