Ce sont les capitalistes qui sont responsables de la crise, à eux de payer !

Le gouvernement, rayonnant, nous a annoncé que le contrôle budgétaire qui impose de nouvelles mesures d’économies de 1,8 milliards d’euros, en plus des 11,3 milliards déjà décidés en décembre dernier, sera « indolore ».

Indolore ? Alors que les régions et communautés vont devoir réduire les dépenses dans tous les domaines touchant directement la population : enseignement, services communaux et sociaux et de la santé, culture… Ils se moquent du monde !

Indolore, la politique d’austérité du gouvernement ne l’est que pour les plus riches et pourtant principaux responsables de la crise.

Albert Frère, classé 304ème plus grande fortune du monde, et actionnaire – entre autres – de Suez-Electrabel et BNP Paribas, ne paye aucun impôt sur sa fortune en Belgique.

Les familles de Spoelberch, de Mevius et Van Damme encaisseront des dividendes en hausse de 50% sur leurs actions ABInbev. Avec un paquet de quelques 300 millions d’actions estimés en leur possession, ces trois familles se partageront un pactole de quelques 360 millions d’euros, 90 fois plus que les 4 millions d’euros de bonus pour son administrateur, l’ex-premier ministre Jean-Luc Dehaene, et 9 000 fois l’équivalent du salaire annuel brut d’un travailleur.

La famille Bekaert licencie 600 travailleurs en Belgique, sous prétexte que les profits de son groupe n’atteignent que… 193 millions d’euros cette année. Le groupe ne paye quasiment pas d’impôts ce qui ne l’empêche pas de distribuer un dividende de 74,4 millions à ses actionnaires, un montant qui permettrait de payer les salaires des 600 travailleurs licenciés pour les 3 prochaines années.

Les grandes familles actionnaires d’ArcelorMittal peuvent licencier à tour de bras en Belgique et ailleurs, tout en profitant des intérêts notionnels qui leur permettent de ne quasiment pas payer d’impôts en Belgique, ou encore des « certificats verts » qu’ils peuvent vendre à profit quand leurs hauts fourneaux ne polluent pas, parce qu’ils sont à l’arrêt et les travailleurs au chômage.

Les licenciements, les attaques contre les conditions de travail et les salaires, la politique d’austérité de l’Etat n’ont aucune autre raison que de sauvegarder, voire augmenter les profits des grands actionnaires. Oui, les capitalistes font payer la crise aux travailleurs, par tous les moyens. Et quand le gouvernement prétend que nous ne perdrons rien, cela ne fait que mettre en lumière la complicité active des ministres avec ce vol organisé.

Alors, oui, les travailleurs ont raison de se méfier. Il n’y a aucune raison pour eux d’être soulagés parce que la TVA ne sera pas (encore) augmentée, l’index pas (encore) dépecé. Au contraire, il y a toutes les raisons de refuser de faire les frais de la crise qui est le fait d’une classe de parasites richissimes qui sucent le sang du monde du travail. Laisser faire c’est encourager les capitalistes et les gouvernements à leur service à aller toujours plus loin.

Il faut se préparer à imposer les exigences vitales du monde du travail contre la rapacité des capitalistes. Et cela commence par défendre la seule chose que nous avons dans cette société : nos emplois et nos salaires.

Aucun travailleur ne doit perdre son emploi ou son salaire. Il faut l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous sans perte de salaire ! Et il faut que nos salaires, pensions et allocations suivent réellement l’évolution des prix.

L’argent pour cela existe, la pluie de dividendes versée aux actionnaires en est la preuve.

Cet argent qui s’accumule inutilement chez les plus riches et dans les grandes entreprises, c’est l’argent qui fait gonfler la spéculation boursière jusqu’à la faire éclater. Récupérer cet argent pour qu’il serve à l’embauche, aux salaires, à ce qui est utile au plus grand nombre, c’est la seule réponse valable des travailleurs à la crise. Cet argent doit servir à embaucher dans les services publics, dans l’enseignement, pour la construction de logements de qualité et abordables pour tous…

Les travailleurs ont un droit sur les profits qu’ils ont créés! Et ils ont les moyens d’imposer leurs exigences, car ce sont eux, et non la classe d’oisifs qui s’enrichit, qui font tout fonctionner dans la société !